cassca a écrit:ça irait bien avec mon tablier Oo la peau de guépard ….
toi avec ton tablier et Oo avec la peau de guépard
cassca a écrit:ça irait bien avec mon tablier Oo la peau de guépard ….
Stutzen a écrit:Dans les BAT d'Af,t'es sur que c'est pas les BAB d'Af? Enfin j'espère que ça n'a rien a voir dans la connaissance des hommes?
DEH a écrit:Sur la photo, le plus beau pour moi est au "milieu gauche", la pointe vers le bas!
CelouHC a écrit:Plazen ,c'est vraiment une tuerie ses couteaux
Zarmageddon a écrit:Septembre 71, quelque part dans les Pyrénées Ariégeoises.
Jennifer (mais je l’appelais Jenny) semblait souffrir : nous marchions depuis 4 heures sous le soleil encore chaud de cette fin d’été. Sur la carte d’état major, le point où j’avais décidé que nous installerions notre petit campement n’était plus qu’à ½ heure de marche.
« Encore un effort, Jenny, nous y sommes presque ».
Jenny remit son sac sur son dos (normal, c’était un sac à dos, en toile beige de chez « La Hutte », que les plus jeunes ne peuvent pas connaître) et ses longues jambes aussi lisses que le crâne d’un bonze, que les derniers rayons du soleil couchant rendaient aussi jaunes que ce même crâne de bonze, recommencèrent à s’animer sur la crête, comme les lames d’une paire de ciseaux de dentelière (et qui vont aussi par paire, pas les dentelières, mais les lames de ciseaux). Clic clac clic clac… Non ce n’étaient pas les jolies jambes de Jenny qui faisaient ce bruit métallique (elle n’eut une double prothèse de hanche que beaucoup plus tard, mais c’est une autre histoire), mais sa gourde en aluminium qui cognait à chaque pas contre les attaches de son « La Hutte Super Randonneur ».
Sur un petit terre plain entouré de quelques mélèzes encore bien verts, comme je l’étais encore moi aussi en ce temps-là, ce qui laissait augurer de moments que la morale de l’époque, ainsi que celle des parents de Jenny, réprouvaient, nous installâmes le campement.
Le montage de la tente se fit rapidement et j’enfonçais les sardines à l’aide du dos de mon Iisakki Järvenpää.
Au loin de gros nuages ne me disaient rien de bon, mais le soleil disparaissant à l’horizon les rendaient rougeâtres et c’était beau, tandis que la vision le l’arrière-train de Jenny, moulé dans son petit short, alors qu’elle se penchait pour allonger son duvet sous la tente, rendait rougeâtre une extrémité de mon anatomie que je tairai.
« Un petit feu, ce ne serait pas du luxe » lança Jenny : je m’exécutais.
Quelques vieilles branches de mélèze, bien chargées en résine permirent d’allumer rapidement le feu et l’idée me vint d’utiliser une banche sèche pour taper sur le dos du Iisakki Järvenpää et là, ô miracle, je réalisais en très peu de temps un joli petit tas de bois sec : je venais d’inventer le bâtonnage !
Un petit air d’harmonica devant le feu, après une soupe Maggi aux champignons des bois, quelques knacks grillées sur le feu, au bout d’une tige de mélèze et roule ma poule : ho Susannah !
Jenny, de bonne humeur me joua un air de flûte dont je ne connaissais pas le titre, mais c’était bien agréable.
Allez dodo !
Une belle nuit silencieuse…
Au petit matin, je me réveillais le premier et je rallumais le feu : tout était blanchi par le gel – En Septembre, à 1800 mètres d’altitude, c’est assez fréquent.
Jenny ne tarda pas et entreprit de s’habiller beaucoup plus chaudement que la veille.
« Passe-moi le beurre » me lança-t-elle, sans arrière pensée aucune, puisque le Dernier Tango à Paris » ne sortirait qu’un an plus tard, « Je vais nous faire quelques tartines ».
« Je l’ai laissé dehors cette nuit, il est près de la tente ».
« Zut il est gelé et dur comme du bois, passe-moi ton couteau ».
Je lui passais mon Opinel N°10.
« Merde, j’ai cassé la pointe en essayant de couper le beurre » !
« Pas grave Jenny, j’en ferai un Opinel custom en rentrant ». Je venais d’inventer le concept !
En redescendant, je réfléchissais à cet incident, au demeurant sans grande importance (des pointes d’Opinel, j’en avais déjà cassées pas mal et je ne pouvais pas en vouloir à Jenny) et me disais qu’un jour, il faudrait qu’un gars invente un couteau à tout faire ressemblant au Iisakki Järvenpää, mais avec un manche taillé dans un joli bois de nos montagnes ariègeoise et une lame qu’on aurait pas besoin d’affûter tout le temps et qui ne se casserait pas en coupant du beurre gelé. Avec une lame un peu dans le même acier dont était faite celle du katana de mon grand-père : un truc avec un cœur super dur et des côtés plus tendres, un peu comme un sandwich, quoi.
Je venais d’inventer le principe d’un couteau avec une allure nordique et une lame à la japonaise !
Plus tard, bien plus tard, au début de ce millénaire, je découvrais un type qui vendait des couteau coûtant un bras (pour les gens du coin), sur le marché de Saint Girons. De bien jolis couteaux, à l’allure nordique, dont certains avaient une lame en acier 3 couches, avec un cœur en Y. 120, un acier de chez Sandvik à 1,2% de carbone. L’un d’eux avait un joli manche en buis, je le lui ai acheté. Et puis je revins à Saint Girons et je lui en ai acheté pas mal d’autres, qui m’ont accompagné partout.
Et puis un jour, j’ai débarqué sur ce forum et j’ai appris que quelqu’un avait cassé la pointe de son Plazen en essayant de couper du beurre congelé… J’étais tellement déçu, que j’ai revendu mes 40 Plazen : non, en fait, j’en ai gardé un seul, le premier. Et pris par le remord, quelques mois après, j’en ai racheté un autre ici, un petit avec un manche en chêne et plus jamais je n’ai mis de beurre au congelo et du coup, je regrette les autres, parce qu’en y réfléchissant bien, faut être nunuche pour vouloir couper du beurre congelé avec un Plazen : on a juste à attendre un peu et n’importe quel couteau peut entamer du beurre à température normale.
On ne devrait jamais aller sur un forum. J’ai vendu 39 Plazen à un mec du forum qui, royal, m’en a donné 500 euros (« plus ce serait déraisonnable, la côte de ces machins est en train de s’effondrer, plus personne n’en veut depuis qu’on sait que ça ne coupe même pas du beurre et qu’on ne peut pas bâtonner avec. Croyez-moi, c’est une belle offre ». Ha le salopiot ! ) Un grand, avec une barbe, un peu enrobé, mais pas beaucoup, un bel homme d’ailleurs, dont je ne me rappelle plus le nom. Depuis, je marronne en y repensant et j’essaie d’en racheter un de temps en temps, quand j’en trouve…
Non, vraiment, faudrait jamais aller sur les forums, en plus, on s’y fait pourrir par des gens qu’on ne connaît même pas et auxquels on essaie de répondre gentiment !
C’est moche la vie.
Vraiment moche !
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