
Plus familier des petites lames sans prétention et meilleur marché, je me fends donc d’un humble petit comparo, à partir de quelques critères arbitraires (c’est moi qui l’écris donc je fais ce que je veux, na !

- un Byrd Meadowlark (à vos souhaits), « plain edge », plaquettes en G-10, référence BY04GP.
- un Dragonfly « plain edge », plaquettes e en acier gravées à l’acide (Etched), référence C28PET.
Le Byrd Meadowlark :
L’origine : Je cherchais un couteau pliant, pas trop grand, pas cher, solide, pour m’accompagner dans mes plus audacieuses pérégrinations d’aventurier du dimanche (cueillette des champignons, piquage de merguez,…). Acheté sur la baie pour un total livré d’un peu moins de 36 $ usd, l’engagement financier semblait raisonnable au regard des nombreuses critiques positives que j’ai pu entendre ici ou la à propos de ces « sous » Spyderco made in China. Reçu dans une grande et solide enveloppe kraft dépourvue de la moindre bulle, c’est la main tremblante, l’œil humide et les dents serrées que j’entreprend un déballage fébrile (nan j’déconne


Impression générale : Bon, il n’y a pas de quoi tomber en pâmoison, mais la première impression est plutôt favorable. Esthétique à la Spyderco (on aime ou pas), sensation de robustesse (à vérifier in situ).

La taille : Elle correspond bien au cahier des charges très strict que je m’étais fixé, à savoir : « pas trop grand, pas trop court »


La lame : La longueur (environ 62 mm de tranchant mesuré avec ma réglette) m’apparaît comme le minimum acceptable pour un usage véritable et polyvalent. Le « renflement » au niveau de l’évidage, sur le dos la lame rend tout de même l’objet assez large en position pliée (environ 40 mm). Quelques essais sur l’enveloppe m’ont permis de constater que l’affûtage par défaut du 8Cr13Mov (peuvent pas trouver plus simple ?) semble correct, sans plus. L’ouverture et la fermeture se fait en douceur, l’ajustement est correct, je n’ai constaté aucun jeu dans un sens ou dans l’autre. Le verrouillage est excellent. Ca sent la Spyderco touch.

Le manche : Visuellement, le carbone du pauvre (G-10) mat des plaquettes donne au couteau un aspect outil, que j’apprécie assez, mais c’est très subjectif (et en même temps ça tombe bien car il n’était pas proposé en corne de bison). La prise en main est satisfaisante, le manche est assez fin, le G-10 guilloché n’est pas glissant (très important dans la moiteur de la jungle). Le trou à l’extrémité du manche permet d’y glisser une cordelette ou un anneau brisé, mais considérant le gabarit de la chose, une utilisation de type « porte clés » ne me parait pas envisageable, enfin c’est vous qui voyez...

Le clip : Ben, c’est un clip, il est anonyme et il est peint (?) en noir brillant (Ce qui contraste malheureusement avec le G-10), mais il a le mérite d’exister. Quoique je le trouve un peu gênant pour la préhension car il rentre douloureusement dans l’index. Ben y’a qu’a le virer qu’il diront. De fait je ne suis pas certain de le garder en place car son utilité me parait discutable (j’ai déjà un stylo dans la poche de ma chemisette).
Le poids : Je le trouve assez lourd (100 grammes), il ne saura pas se faire oublier dans votre poche, il faut dire que la lame est assez imposante. Ce constat concoure à l’impression de solidité déjà constatée supra, mais les mystiques de la légèreté devront sans doute s’orienter vers un autre modèle…
Quelques détails : Je ne dirais pas que ça fait peurrrrrrr ! Mais il faut tout de même dire objectivement que la finition n’est pas top top, la visserie fait assez « cheap », il manque un morceau d’acier sur un des cotés au dos du manche. Le marquage « TM China » sur la lame (peur des copies de Byrd ?) n’est pas du meilleur goût. Le centrage de la lame en position fermée est incorrect. Bon on ne va pas chipoter, c’est comme ça…


Conclusion sur ce couteau : Malgré ses petites imperfections, qui ne sont pas rédhibitoires, ce couteau industriel d’entrée de gamme me semble d’un bon rapport qualité / prix (ou value for money pour les anglophiles). Considérant les qualités intrinsèques de l’objet et son prix, c’est sûr qu’il va m’accompagner souvent. Mais quelques interrogations se profilent déjà : Comment va-t-il vieillir face aux embruns auxquels j’envisage de l’exposer, réussirais je à l’affûter correctement (Arghhhh, le mot tabou),…
Le Dragonfly
Certes, c’est aussi un Spyderco, mais mais…
L’origine : Comme exposé dans un autre fil, j’ai fait l’acquisition de ce couteau également sur la baie, dans l’objectif de l’offrir à ma belle. Je ne sais pas pourquoi il m’a tapé dans l’œil, mais je l’ai tout de suite trouvé sympa, peut être à cause du Byrd que je venais d’acheter. Petit, fin, avec un faux air custom, original, mignon comme un bijoux mais moins vulgaire (et plus accessible) q’un solitaire je m’en entiche et décide de le transformer en petit présent pour ma dulcinée. Au diable les varices, 52 $ usd viré de mon compte Paypal et il part en usps pour une bonne semaine de voyage (sans douane hé hé hé ! D’ailleurs en passant, depuis des années que j’achète plein de trucs divers sur le web aux 4 coins du monde, je n’ai JAMAIS eu le moindre problème de douane, pour ceux frappés par la malédiction, je suggère un exorcisme). Oui je sais c’est pas beau de dire le prix d’un cadeau, mais je dissimule soigneusement les relations malsaines que j’entretient avec ce forum.
Impression générale : Des lignes paradoxales, une lame à la géométrie agressive qui contraste avec un manche galbé, des décors tout en douceur qui m’évoque quelque chose de bucolique (feuillages, fleurs,…), dans une alternance de mat et de brillant. Je trouve un certain charme, voir une certaine poésie dans ce couteau (bon, je concède que je dois être un des rare cinglé à trouver un Spyderco gracieux


La taille : Le rapport dimensionnel entre le manche et la lame est remarquablement pensé. Ouvert il mesure 140 mm, et bien qu’il s’agisse d’un tout petit format de couteau, la préhension est tout à fait honorable lorsqu’il s’agit de l’utiliser conformément à sa destination, c'est-à-dire en couteau léger d’appoint.

La lame : Bien que courte (environ 47 mm de partie coupante sur ma réglette), elle est néanmoins relativement forte (26 mm de largeur maximale par 2,5 mm d’épaisseur) et peut sans doute accomplir certains travaux insoupçonnés initialement. L’aiguisage d’origine du VG-10, sans atteindre des sommets, est très respectable, mieux que le Byrd. L’ouverture et la fermeture sont très fluides et extrêmement précises. La lame est parfaitement centrée. Un essai d’ouverture à une main s’est avéré peu concluant, mais sans doute dois-je manquer de pratique et ce n’est sans doute pas l’argument principal de ce coutal.


Le manche : C’est en grande partie ce qui m’a décidé à devenir propriétaire (très temporaire) de cet objet. J’aime ce dessin, ce relief dans la matière et ce contraste satiné entre les motifs. Si j’en crois la description technique, c’est un travail à l’acide qui a permit d’obtenir cela. Il est peu large (environ 15 mm au creux) et relativement court (80 mm), mais la courbe prononcée permet une prise en main confortable. Aucune partie saillante susceptible d’altérer le confort de la main n’est décelable (contrairement au Byrd dont le clip n’et pas un modèle de discrétion et qui comporte quelques parties agressives sur le manche sous l’axe de lame).


Le clip : Un beau clip en inox, d’une forme un peu différente de celui du Byrd, mieux fini avec une forme plus ronde (anglage plus doux, pas de risque d’écaillage de la peinture,…) et un peu plus épais il me semble (mais je n’ai pas vérifié au micromètre). Sa couleur dénote moins avec le reste de l’ensemble que celle du Byrd et, cerise sur le gâteau, le crabe de la marque est gravé en creux.
Le poids : Corollaire du manche en acier, il est très lourd pour sa taille (70 grammes), mais n’exagérons rien, il est encore transportable dans une poche ou un petit sac sans souci. C’est sûr qu’en porte clés, c’est une autre histoire.
Quelques détails : Ben ce n’est pas parfait non plus : Le marquage à l’acide à laissé des traces sur les bords du manche, l’enveloppe à bulle n’avais pas de beaux timbres. Mais c’est encore largement mieux que le Byrd.

Conclusion sur ce couteau : Plus petit que le Byrd, sans pour autant passer pour un onglier, je pense qu’il est moins susceptible de générer un excès de zèle chez les forces de l’ordre, surtout s’il se trouve dans un petit sac à main. Cependant, malgré cela, il doit pouvoir rendre de bons services dans la plupart des usages quotidiens (évitez quand même le test de la cote de bœuf, quoique !). De surcroît, son aspect délicat risque moins de provoquer la suspicion, voir la réprobation si, nonchalamment vous l’ouvrez en société.
Bien au contraire, ceci peut permettre d’entamer une très agréable conversation qui vous permettra de briller comme vous le méritez :
- La comtesse : « Hooooo, mais comme c’est ravissant, qu’est ce que c’eeeest, un téléphone ? »
- Son mari Charles : "attends (elle était facile

- L’ingénieur en chef : « Pas du tout, c’est un amplificateur miniature d’ondes zétas, mais je croyais que c’était classé secret défense ? »
- L’ambassadeur : « Vous n’y connaissez rien ! Il s’agit d’un fétiche Zourumba, enfant mon père m’en avait rapporté un d’une expédition »
- Vous : « Heu, si je puis me permettre… »
Et hop, de fil en aiguille, Neoczen devient LE forum Ultra In des « gens qui comptent », les inscriptions s’accélèrent, les médias s’emparent du sujet, les artisans référencés deviennent les plus gros clients d’une célèbre marque de voiture italienne (un indice : c’est rouge et ce n’est pas Fiat), vous êtes élus membre bienfaiteur par l’ensemble de la communauté, l’Amérique s’intéresse au phénomène, des sociétés de capital risque pressent le forum d’accepter leur oboles, la Texas International Corporation (TIC) filiale de la « Général Pétroléum and C° (GPC) fait une offre mirifique pour l’insertion d’un encart publicitaire vantant les mérites de sa W40, les inscriptions deviennent payantes, des pseudos sont mis aux enchères par des modos cupides, certains plus libidineux apparaissent régulièrement dans les magazines mondains au bras de créature(s) de rêve et, apothéose, le forum reçoit la légion d’honneur des mains tremblantes d’émotion du plus haut serviteur de l’Etat (Je laisse le choix du nom par respect envers les différentes sensibilités ).
Et tout ça grâce à un petit Spyderco Dragonfly etched oportunément déplié au dessus de l’assiette de fromages….
Je sais, je divague, mais c’est la fin de journée…
Conclusion générale
Une petite comparaison de taille (Fumer tue, 20 Paris - Brest par jour aussi) :

J’ai déjà été très bavard, alors ça va être rapide : Je n’ai aucun regret, mais si c’était à refaire j’achèterais 2 Spyderco (comprenne qui pourra

Pascal
(Désolé pour les traces de doigts)