cassca a écrit:oui , enfin il faut quand même justifier d'un diplôme dans l'activité exercée .
Très juste ! Et je n'irai pas trop loin dans mon raisonnement, histoire de ne pas ma faire trop d'ennemis …
Mais que faut-il penser d'une profession où aucun diplôme n'est requis pour s'installer ? Parce que dans ton métier, dans le bâtiment, dans toutes ou presque toutes les professions "artisanales", il faut justifier d'un diplôme et d'un certain nombre d'années de pratique pour s'installer.
Il n'y a pas d'énéniste artiste libre ou auto-entrepreneur, pas d'électricien, pas de plombier. Oui, des gars qui bossent en lousdé, d'accord, ou qui font de la perruque sur les bécanes de leur patron. ça ne me gène pas que l'on puisse s'installer coutelier après 1 stage d'une semaine; au contraire, c'est plutôt bien et le marché fait le tri entre ceux qui dureront et les autres. Mais par contre, rendons aux artisans leurs lettres de noblesse. Ils ont un statut, l'ont mérité, ils peuvent être mauvais ou bons, mais ils ont suivi un cursus, soit CAP, soit BEP ou bac pro, parfois BTS, ils ont bossé chez un ou plusieurs patrons et se sont lancés avec tous les risques que cela comporte.
Je ne dis pas qu'un diplôme devrait exister pour s'installer coutelier, mais simplement que le simple fait d'être doué de ses mains ne justifie pas le terme d'artisan.
Désolé, mais j'ai fréquenté les artisans du bois pendant très longtemps et je sais leurs difficultés. J'ai cotoyé des personnes remarquables qui sont parties à la retraite avec 7 ou 800 euros , avec souvent deux ou trois doigts en moins et ça me gène un peu qu'on mette tout le monde dans le même sac. C'est un sujet sensible pour moi, j'ai beaucoup de potes artisans et pas mal aussi chez les couteliers. Aussi doués soient-ils, le simple fait de faire de jolies choses avec ses dix doigts ne suffit pas à mes yeux à les considérer comme des artisans.
C'était quoi le sujet au fait, je crois que je m'en écarte.
Bref, un couteau entièrement fait à la main est artisanal, qu'il soit bien fichu ou pas, soit. Je peux l'admettre. Mais un couteau assemblé manuellement, conçu, dessiné sur la planche à dessin, proto fait à la main etc … et qui aurait le malheur de comporter des éléments découpés ne le serait pas . Je trouve ça assez sévère même si j'accepte cette vision des choses. Elle me parait simplement un peu réductrice.
La plupart des centres couteliers sont organisés ainsi : un tissu de petits métiers qui travaillent tous ensemble, c'est le cas à Thiers et ailleurs, y compris au japon. Peu importe qui fait le manche d'un hocho, cela n'enlève rien au travail du coutelier. A un moment donné, le travail est artisanal, réalisé par un artisan. Il ne fait sans doute pas tout, mais a le savoir pour le faire. Disons qu'il délègue certaines parts de son travail.
Je reviens à la notion de manufacture, j'aime assez ce terme, il y a tout dans son éthymologie.