Un comparatif sommaire entre trois petits couteaux en acier carbone qui rouille.
Le Ka-bar necker "CSM" (pour "Carbon San Mai"). C'est américain, mais fait au Japon. Le tranchant est en white paper steel. La lame fait à peu près 4mm d'épaisseur au dos. Emouture plate avec assez gros biseau mal taillé. D'origine, c'est un burin. J'y ai mis un angle plus fermé, mais ça reste un tranchant plutôt costaud parce que l'émouture décroît assez faiblement quand on descend vers le tranchant, et donc y'a pas mal de matière en bas de la lame. Par contre, maintenant il coupe.
L'opi est un numéro 8 carbone.
Le Cassca est un kogatana nimai avec tranchant chisel en 115w8. Le côté émoulu (on dit comme ça?) se termine par un convexe exactement à ma main sur les pierres. Le côté plat, ben... il est plat, quoi.
Je les ai tous trois aiguisés à fond, en finissant sur un cuir avec pâte diamant 1µm. Ouais, ça rigole moins, là, hein?
OK, terminer un opi sur de la pâte diamantée d'un micron, c'est un peu ridicule, mais bon, c'est pour le test.
Ensuite, avec chaque couteau, coupe de lamelles de sol vinyle. De temps en temps, test sur feuille de papier. Quand le couteau n'attaque plus directement et sans effort la feuille (sans la plier déformer ou déchirer) j'arrête et je compte combien de lamelles de lino ont été coupées. Tant que le couteau rentre droit dans la feuille c'est bon. Si en même temps que je le descends contre sur la tranche de la feuille il faut tirer sur la moitié de la longueur de lame avant qu'il ne rentre dedans, là c'est de la triche: un Hattori de cuisine se ferait battre par une scie égoïne.
Verdict:
L'opi commence à merdouiller la feuille après 35 lamelles.
Le Ka-bar écrabouille l'arête de papier après 22 lamelles de lino.
Le Cassca leur met la branlée avec 71 lamelles de lino coupées avant que ça commence à renâcler dans le papier fin.
Evidemment, les émoutures y sont pour beaucoup, et pas seulement les aciers. Le shirogami du Ka-bar est nettement plus dur que le XC90 de l'opi. On le sent à l'aiguisage. Mais pourtant l'émouture convexe fine de l'opi le rend bien plus performant. Tout en étant plus costaud que l'opinel, le Cassca cumule les avantages, avec un acier dur bien traité, et un tranchant convexe/chisel très efficace.