Bon, à mon tour de raconter la genèse de ma passion pour les couteaux… Je ne sais plus trop bien comment ça a commencé, mais j’ai été collectionneur très tôt. Je devais avoir 7-8 ans, j’habitais alors à Pekin, et il y avait un espèce de supermarché pour étrangers (c’était donc en 1978, avant que la Chine ne commence à s’ouvrir ), avec un rayon « canif », des objets aux formes bizarres… et je devais en avoir une petite quinzaine, avec pleins de lames, cuillères, fourchettes… mes mains gardent encore de nombreuses traces des coupures que je m’étais faites alors. Enfin, las, toute cette collection a été perdue durant le déménagement du retour en France. Là, ma passion coutelière a connu une pause, jusqu’à ce que je rentre aux scouts de France, où, après y avoir perdu un nombre incalculable d’opinels, je convainc mes parents, pour un anniversaire, de m’acheter un fixe…. C’était dans une armurerie près de la gare de l’Est, à Paris, un espèce de Bowie Sabatier, très simple, avec un manche en rondelles de cuir. Ce couteau a vraiment tout subi : lancers, taille du bois, trifouillage de feu, menuiserie, coin à fendre les bûches, levier divers, ect. J’ai fait plusieurs camps avec (ça durait trois semaines de vie d’homme des bois à chaque fois ), je l’ai perdu et retrouvé si souvent que c’en est un miracle (je l’ai encore)… Puis, ma mère, vers 15 ans m’a ramené un Laguiole manche en corne noir G.David…. lui, je le portais tout le temps, lui aussi je l’ai amené en camp, et lui aussi, je l’ai perdu un nombre incalculable de fois, et à chaque fois, je remuais ciel et terre pour le retrouver. Puis, vers vingt ans, c’était la période Laguiole, j’en avais quatre ou cinq, des assez jolis (enfin, pour mon goût et mon budget de l’époque ), je les portais dans un étui de cuir à la ceinture… puis ça m’a passé, je les ai tous perdus, sauf le premier. Puis, ça m’a repris il y a deux ans… une envie irrésistible d’avoir, d’acheter toujours un de plus… que j’essaie de tempérer par la raison…mais quand on y rêve la nuit, c’est grave Docteur ?
Pour ce qui est de Rahan, oui, je le lisais, petit, mais je ne sais pas si ça a déclenché ma passion. Toujours est il que je me suis offert la version moderne de son couteau :
Couteau que je trouvais superbe de simplicité, mais dont je regrette l'achat : la lame de 5mm est bien trop épaisse pour éprouver le moindre plaisir de coupe, et bien que lourd, il est trop court pour permettre de buchetage. Bref. J'aime les lames fines.