Du vécu !
Ce dernier weekend de chasse, pour moi, je ne pourrais plus remonter avant la fermeture officielle, pour cause de bouclage, nous avons tué un beau sanglier de 66 kg. Moment privilégié pour moi, celui du dépouillage, j'adore ça ! Je précise que nous chassons dans un tout petit bled de 40 habitants dans les Alpes de Haute Provence, entre 1100 et 1900 m d'altitude, ravitaillé par les corbeaux.
Un des chasseurs est un invité, de Marseille, c'est la première fois qu'il venait chasser.
Bon, on ébouillante la bête, on tire ensuite le poil, additionné de résine de nos beaux pins, on le met "à poil", c'est à dire sans poils en fait ! L'opération suivante consiste à le raser, et là, je salive, c'est l'occasion pour moi de sortir deux ou trois petites merveilles (comparées aux surins utilisés par les collègues). Le premier, c'est le dernier que j'ai fait (photo dans le N° 89, dans la page amateurs), pas une merveille, justement, je ne l'avais pas passé sur la pierre depuis la dernière chasse, et sa coupe, bien que bonne, n'est pas à la hauteur de la bourre d'hiver de notre ongulé (oui, c'est toujours mieux que de se faire onguler, Pour freddy, qui a des problèmes Freudiens ). Je prends ensuite un Chasse de Fisk, affilé de frais, et je mets la peau du goret aussi lisse que celle d'un de ses cousins domestiques. J'entreprends ensuite de le lisser avec un petit skinner-puukko d'Eric Plazen, et là, en général, tout le monde écarte ses mains et me laisse faire, parce qu'ils savent que ça coupe ! Quand le travail d'esthéticienne est terminé, je laisse la place au long couteau de boucher et à la feuiile d'un collègue, ça commence à fleurer bon le gland macéré, l'animal en a plus de deux kilos, réduits en bouillie apétissante, dans le bide ! (oui, Freddy, j'ai bien dit le gland, mais c'est du fruit du chêne qu'il s'agit... Re- ). Et là, le sympa marseillais me demande si je connais un peu les couteaux, je lui explique en gros ce que je fais, et il sort de sa poche un beau pliant, en me demandant si je connais Parmentier. Je prends le couteau, c'en est un joli modèle léger, manche en loupe d'orme, lame relativement abîmée par de mauvaises pierres, mais un Parmentier quand même. Il ne connaissait pas, et je lui explique qui est Eric... Le couteau lui avait été offert par un ami.
Ce n'est pas passionnant, j'en conviens, mais Eric est un ami, et j'ai trouvé vraiment amusant de retrouver un de ses couteaux dans ce coin paumé des Alpes. Voilà, c'est tout !
Et j'ai peut-être gagné un lecteur !