Depuis les années 80, un certain nombre de gars ont bien fait bouger la coutellerie.
Au hasard je citerais E. Plazen, A. Descy, E. Parmentier, Oufti, Torpen … dont on sent vraiment quand on leurs couteaux en main que leur production est différente et addicitive.
En la personne d’Albin de Loison, je crois, sans m’avancer, qu’on en tient un autre de cette catégorie.
En tout cas au regard de ma petite culture coutelière, c’est vraiment le sentiment que j’ai eu en utilisant depuis que je l’ai reçu ce bien nommé biscornu.
Dès qu’il a présenté ses premiers couteaux sur ce forum, il se dégageait un air d’originalité et de qualité de finition, de chacun d’entre eux.
Mais malheureusement pour moi, tous étaient des fixes.
Jusqu’à ce qu’Albin s’attaque à la création d’un biscornu pliant.
Et pour un premier coup, c’est vraiment un coup de maître.
Avant d’essayer de vous décrire par le menu tout ce qui est marquant sur ce couteau, je passe vite fait le chapitre des caractéristiques techniques.
Couteau numéro 118, lame en D2 de 8cm , 17,5 cm ouvert, un peu moins de 10cm fermé dans sa plus grande longueur.
Les platines sont en titane, les plaquettes ne sont exceptionnellement pas en micarta d’Albin, mais, à ma demande, dans un magnifique bois de fer, restant de la fabrication d’un fixe présenté plus tôt sur le forum.
C’est un couteau à pompe arrière, qui pèse 94g sur la balance de la cuisine.
Tout d’abord l’esthétique.
Bon comme ça, tout de suite c’est un peu bizarre, mais il suffit de l’avoir en main pour comprendre, tout est optimisé, le manche 3 doigts ou on en met sans peine 4, soit index dans le finger choil, avec le petit doigt calé dans le biseau du cul, soit le majeur dans le choil et l’index sur la bosse de la lame pour ce qui nécessite plus de précision.
La courbure de la lame optimise la longueur utile du fil, et le double contre tranchant affine les 3mm d’épaisseur qui pourraient donner un aspect un peu burin à cette courte lame.
Les plaquettes sont plus courtes que les platines, certe, mais regardez bien leur alignement avec le ricasso une fois fermé, c’est magique
La forme « bananoïde » quand à elle, permet de ranger une lame assez large pour bien tartiner, dans un manche qui reste d’épaisseur raisonnable une fois en main.
L’axe est très avancé, ce qui permet de gagner de la place dans le manche, mais la forme du talon de la lame et du cran de la pompe s’alignent parfaitement avec la découpe de l’avant du manche, et rien qui dépasse ni de piège à merdouilles aussi bien ouvert que fermé.
La mécanique.
C’est ce qui m’a le plus surpris à la première manipulation.
Sensation inconnue.
D’abord, c’est un pompe mais il s’ouvre comme un cran carré bien viril.
Vous pouvez le laisser trainer fermé sur la table lors d’un repas de famille, avant que le petit dernier n’arrive à l’ouvrir, il va se passer du temps.
Une fois le cran passé, on se retrouve avec une course très douce, façon friction, il n’y a d’ailleurs plus de contact entre le talon de la lame et le ressort de pompe, qui se retrouve a ce moment là enfoncé dans le manche
Puis lorsque il y a de nouveau contact il faut en redonner un bon coup pour finir l’ouverture.
Quand on y regarde bien il y a d’une part le cran en carré du dos de la lame qui s’enclenche dans le ressort une fois ouvert mais aussi le casse goutte qui a la même fonction une fois fermé, j’te raconte pas les règlages …
Pour la fermeture, la pompe est bien fluide et on retrouve les trois étape précédentes, donc aucune chance de fermeture intempestive sur les didis.
L’émouture est top, le ricasso super net et super symetrique, le D2 est très bien traité, je l’ai utilisé (en urbain) toute la semaine sans même un passage sur le cuir
Les finitions
Juste bluffantes, ajustages parfaits, symétrie parfaite entre les plaquettes, centrage parfait, finition de lame en tiré en long super fin parfait.
Même les angles du contre biseau sont adoucis...
A j’ai oublié et j’en finirait par ça, Albin trouve qu’il y a encore des trucs à améliorer