Je colle la présentation que j'avais mise dans mon fil.
Petit séjour à Prague. J'ai rencontré Hloh, un coutelier tchèque dont vous pouvez voir une courte présentation dans cette très chouette vidéo. (Il y a des sous-titres en français normalement.)
Comme il est dit dans la vidéo, le bonhomme a peu peu abandonné toutes les machines électriques pour revenir à un travail à l'ancienne. Dans son atelier (je mettrai quelques photos dans le fil des visites d'ateliers) il y a un tas (pas d'enclume, il fait le gros de la forge dans une petite cahute à la campagne) pour les petits travaux et rivetages, une petite perceuse à colonne à manivelle, et puis un établi et des outils manuels: limes, rapes, papier de verre, outils à bois divers et quelques couteaux.
On a passé un moment sur place et, chance, un des trois couteaux qu'il avait à l'atelier était disponible à l'achat et était justement celui qui me faisait de l'oeil
La grande dague est une copie d'un modèle médiéval destiné à "finir" un adversaire en armure tombé au sol. Le tout petit mignon était pour un ami, il restait l'autre
Tout est travaillé à la forge et à la lime. Lhoh produit également ses aciers genre tamahagane. Sur celui-ci, c'est du O1 qu'il a récupéré en barres.
Les plaquettes sont en poirier. La lame est en O1 donc, émoulue à la lime. C'est bien fin au fil, et ça fait 9cm de lame pour 11 de manche.
Le ressort est entièrement forgé. C'est-à-dire que rien n'est rectifié. Il préfère garder les défauts du relief forgé et ainsi maintenir la structure de l'acier telle qu'elle s'est constituée à la forge plutôt que d'abraser les bords et d'attaquer la structure de l'acier en enlevant de la matière d'une manière "non-raccord" avec la forge. Du coup, ça donne des jours ici et là, mais en même tout est hyper en place, rien en bouge, pas de jeu, ça claque bien. C'est un cran forcé au fait.
Quelques détails:
En plus du poncetage qui est suffisant pour fermer le couteau de manière safe, Lhoh a inséré un bout de cuivre pour protéger le fil de l'acier du ressort, au cas où.
Son poinçon représente un fruit d'aubépine, arbre qui est devenu son surnom (Lhoh, en tchèque)
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