En fait c'est le problème de tous ( et toutes ) les grands
Grandes oreilles et courtes pattes : longue vie garantie
Oubliez Naomi Campbell. Une belle plante, certes, mais loin du corps humain idéal - jambes courtaudes, oreilles souples et genoux se pliant dans les deux sens. S'il avait été conçu pour dépasser les 100 ans et échapper aux misères de la vieillesse, l'être humain ressemblerait à un "petit elfe trapu", révèlent trois spécialistes de la longévité. Passée sa période de reproduction, l'individu se détériore rapidement, et les humains se retrouvent immobilisés par des fractures de la hanche, des déchirures des ligaments, des varices, la cataracte, une ouïe déficiente et une colonne vertébrale en capilotade.
Trois scientifiques américains viennent de dévoiler ce que serait l'organisme idéal pour une vie longue et prospère. L'être humain "construit pour durer" aurait un cou arqué, des os plus épais, des vessies plus sophistiquées, ainsi que des conduits mieux différenciés pour l'air et les aliments dans la gorge pour éviter les risques d'étouffement.
Les professeurs S. Jay Oslshansky et Bruce Carnes, de l'université de Chicago, associés au professeur Robert Butler du Centre international de la longévité de New York, décrivent leur création dans la revue Scientific American. Selon eux, le corps humain a été conçu pour transmettre les gènes lors de la reproduction. Mais le génie de l'homme fait que l'on vit plus longtemps aujourd'hui, si bien que le corps fonctionne largement au-delà de sa date limite de garantie. "Si nous avions été conçus pour un fonctionnement de longue durée, nous ne présenterions pas ces vices de fabrication qui nous font tant souffrir à la fin de nos jours, disent-ils. Notre organisme se détériore parce qu'il n'a pas été conçu pour fonctionner longtemps." Toujours d'après eux, nulle hygiène de vie ne suffira à annuler les effets des "innombrables imperfections" de notre conception. "Nous finirions quand même par nous user avec le temps, mais si nous parvenions à adopter une sorte de mode de vie aussi idéal que mythique."
Pour dépasser sa "date de péremption", le corps doit abandonner sa stature droite et incommode, qui a entraîné une hypertrophie des vertèbres inférieures et exerce une trop grande pression sur les disques. Pour réduire le risque de cassure ou de déplacement des disques, source de douleurs classiques dans la région lombaire, il doit être penché vers l'avant. Avec un cou arqué et des vertèbres plus grosses, la tête pourrait rester levée et orientée vers l'avant, tandis que l'ensemble du dos serait plus court et plus fort, avec des disques plus épais. La cage thoracique disposerait de côtes supplémentaires qui permettraient d'éviter les hernies et maintiendraient mieux les organes en place. Des os plus épais permettraient de prévenir les fractures, une masse musculaire supérieure et de la graisse protégeant mieux le squelette et empêchant qu'il s'affaiblisse. Les veines des jambes auraient davantage de valves, pour lutter contre les varices, et des genoux capables de plier dans les deux sens éviteraient une usure des articulations. Les risques de fracture de la hanche seraient éliminés grâce à des jarrets et à des tendons plus solides.
Quant aux problèmes habituels de "plomberie" dus au grand âge, une simple modification de l'anatomie de la vessie suffirait à les contourner. Une vessie humaine qui, à en croire les scientifiques, a été si mal conçue qu'on jurerait qu'il s'agit du travail d'un apprenti.
Avec de grandes oreilles mobiles, on pourrait capter les sons plus efficacement. Les yeux seraient moins bombés, et leur "câblage" repensé pour renforcer le lien entre le nerf optique et la rétine, qui a tendance à se détacher avec l'âge. "Si la longévité et une bonne santé perpétuelle étaient l'objectif de l'évolution, il serait courant de croiser ce genre de morphologie", concluent les scientifiques.