Bonjour Woodtz,
Je lis ton post un peu tardivement - ci-dessous en synthèse ce que j'ai pu apprendre là-dessus.
Woodtz a écrit:- préférences dans les essences à récupérer ?
A priori tous les bois durs, les loupes, racines parfois, etc... si tu stabilises ton bois ensuite à la résine (cactus juice, …) des bois tendres peuvent convenir aussi.
Woodtz a écrit:- moments plus propices pour récupérer le bois ? (je suppose que le bois coupé en hiver, avec un minimum de sève, bougera moins au séchage...)
L'idéal c'est en hiver, à la lune descendante = peu de sève dans le bois
Woodtz a écrit:- méthodes de séchage (Intérieur/extérieur ? debout/couché ? stockage déja débité ?)
Sujet très complexe, il y a par exemple un article très complet qui explique les retraits du bois ci-joint
http://www.afpia-estnord.fr/fichiers/download/Article%20Bernard%20Le%20Bouvet.pdfEn gros, ce qu'il faut comprendre :
- le retrait lors du séchage est différent selon les 3 dimensions : radial (du centre vers l'extérieur), tangentiel (en largeur pour faire simple), et longitudinal (sens de la longueur).
- le retrait longitudinal est très faible (<0,5%) : la longueur des carrelets ou plaquettes ne bougera quasiment pas avec le séchage. Il faut cependant prévoir de la marge (disons 2 cm de chaque côté) pour éliminer les début de fentes qui se produisent souvent en bout de bois
- les retraits radial et tangentiel peuvent être de l'ordre de 5 à 10% (dépend de l'essence du bois) et surtout ils sont différents, ce qui génère des tensions fortes amenant si le séchage est trop rapide des déformations voire des fentes.
Pour un bon séchage :
- pour la coutellerie : débiter le bois vert en planchettes ou carrelets, en prenant de la marge notamment en épaisseur.
- avoir une séchage le plus homogène possible : mettre des petits espacements avec des cales entre les plaquettes ou carrelets, afin que l'air circule tout autour de la pièce de bois, et "fermer" les pores du bout (par lesquels l'eau part rapidement) avec de la peinture ou de la paraffine.
- ne pas sécher en atmosphère sèche : cela peut sembler paradoxal mais il faut absolument éviter les séchages rapides en atmosphère trop sèche (typiquement dans une pièce à l'intérieur bien chauffée). La cave, voire en extérieur à l'abri de la pluie et du soleil (mais exposé au vent), sont à privilégier.
Une fois le bois relativement sec (après 1 ou 2 ans pour la plupart des bois sur des épaisseurs "coutelières, plus sur des bois très durs comme le houx, le buis, …), on peut le rentrer pour continuer le séchage en atmosphère un peu plus sèche. Le four à 60°est une bonne pratique pour du bois déjà bien sec.
Avant l'utilisation finale. Il est indispensable de laisser le bois dans le milieu "cible" (atelier par exemple) au moins quelques jours avant de le travailler, afin qu'il trouve son équilibre hygrométrique.
Quoiqu'il en soit, le bois même sec continuera à travailler en fonction de l'humidité (il se dilate avec l'augmentation du degré d'hygrométrie. D'où les petites évolutions des manches (typiquement rivets qui semblent ressortir quand le bois n'était pas assez sec lors du montage des plaquettes) au cours du temps.
La stabilisation à la résine permet de stopper cela.
Woodtz a écrit:- matos pour en tirer des bons carrelets propres et sains en vue d'une utilisation coutelière ?
Pour débiter une bûche en carrelets ou plaquettes, l'idéal est d'avoir une scie sur table, ou une bonne scie à ruban. Il faut fabriquer un support (en forme de U dans lequel tu fixes la bûche) pour la maintenir fermement et couper droit. C'est un peu galère au début mais on finit par arriver en quelques étapes à sortir un bout de bois à peu près parallépipédique que l'on peut débiter en planches puis couper en carrelets ou plaquettes de la longueur voulue. Je recommande de faire de carrelets de 4x4 ou de 4x3 (pour les couper en plaquettes juste avant utilisation).
Tout ça reste issu de ma très modeste expérience en ce domaine, mais après avoir pas mal tâtonné ça marche à peu près - même sur des bois difficiles à sécher comme l'arbousier de ma région.