Page 1 sur 68

Hoplo-culture …

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:21
par Phare Aeon
Si vous avez suivi certains de mes délires acido-historiques, vous avez peut-être le souvenir de cet extrait de la Cène par Léonard avec le fameux couteau (http://forum.neoczen.org/viewtopic.php?t=699).

En fait, je cherche à trouver un max de tableaux avec des références coutalistiques de ce genre …

Oui, je sais ; monomaniaque … pas faux …

N'empèche, vous qui avez de la culture, vous pourrez peut-être mettre votre contribution dans ce thread, car Google n'a qu'un vernis de culture, pas très utile de lui demander ce genre de requête (c'est du au fait que ce genre de référence figure rarement dans les analyses de tableaux :roll:).

Le jeu pourrait s'appeler "cherchez le coutal !", une sorte de hoplo-culture underground ;).



Bon, allez, je commence avec cet artiste que j'adore :

Jérôme Bosch
La nef des fous :

Image

Jérôme Bosch
L'enfer : (extrait du Jardin des Délices)

Image

aidez-moi ! comme dirait macgyver95 : "SVP je suis en manque !"

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:30
par stancaiman
Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:32
par stancaiman
Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:33
par Phare Aeon
Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:36
par stancaiman
Image

les trois sont de bruegel l'ancien
(cliquer pour la visite virtuelle du webmusée)

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:44
par stancaiman
"Scène des massacres de Scio : familles grecques attendant la mort ou l'esclavage" par Eugène Delacroix

Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:50
par Phare Aeon
Matisse
Le Lanceur de couteaux

Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 12:54
par stancaiman
Picasso : le couteau et la pomme (lithographie de 1947)

Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:06
par glouglou
Caravages Judith décapitant Holophernes (avec un Sebenza)

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:17
par Géant
Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:21
par Jack
il me semblait qu'il était question de couteaux, pas d'épées ou de hallebardes.

Je poserai la question à ma femme (historienne de l'art) ; je serais étonné qu'elle soit passionnée par le sujet…

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:24
par Géant
Image


On dirait un Kriss !!!!!!!!!!Pourtant ,c'est Ravaillac!

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:26
par Jack
Je me trompais ; première réponse rapide avec ce tableau de Monet ("Les galettes") :

Image

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:26
par Géant
Jack ardéchois a écrit:il me semblait qu'il était question de couteaux, pas d'épées ou de hallebardes.



T'inquiète pas ,ya surement quelques couteaux planqués par ci par là :twisted:

MessagePublié: 13 Déc 2007 13:27
par Jack
et une analyse-commentaire ad hoc :

On sait tout de ces galettes : le nom et le visage de celui qui les a cuisinées, de son épouse, et même de leur chien !
De février à avril 1882, Monet séjourne à Pourville, sur les côtes de la Manche, non loin de Dieppe. Il loge dans le modeste hôtel - restaurant - casino du village balnéaire.
L'établissement s'appelle "A la Renommée des Bonnes Galettes". Il est tenu par Paul Antoine Graff. Ce chef né en Alsace a peut-être émigré en Normandie après la défaite de 1871, qui donne l'Alsace à l'Allemagne.
Monet n'a pas un sou. En cette saison hivernale, il est le seul pensionnaire de l'hôtel. L'hébergement ne coûte que 6 francs par jour, contre 20 francs dans un hôtel de Dieppe, mais comment payer ?
Les Graff sont de braves gens, ils acceptent de se laisser peindre par Monet en échange de sa pension. Le peintre exécute deux grands portraits, l'un du Père Paul, l'autre de la Mère Paul en compagnie de sa petite chienne griffon Follette ; enfin, ce sont les galettes que le peintre croque sur la toile.
Deux belles galettes dorées à souhait refroidissent sur des claies d'osier. On les devine riches en beurre, car c'est comme ça qu'on l'aime, comme dit la chanson. Des coups de couteau rayonnants tracés dans la pâte leurs donnent l'aspect de deux grosses fleurs.
Les galettes sont disposées sur une table recouverte d'une nappe blanche. A côté, une carafe qui contient peut-être du cidre, de la couleur exacte des galettes. De l'autre côté, un couteau.
C'est ce couteau noir, à la lame effilée, qui dérange. Tout est doux dans le tableau, les formes arrondies, les teinte lumineuses et dorées, sauf ce terrible couteau pointu.
Au lieu d'être posé sur le bord d'une galette, comme une invitation à la couper, le couteau pointe vers le spectateur. Vers le peintre. Vers sa signature.
Dès lors, on peut s'interroger sur la composition de l'oeuvre. Monet cadre serré, coupant même le haut de la carafe. La scène en acquiert une indéniable intensité dramatique.
Quelques précisions biographiques peuvent contribuer à une interprétation symbolique du tableau. Au moment où Monet peint les Galettes, il se trouve seul sur la côte normande. Alice, qui est encore la femme d'Ernest Hoschedé, est restée seule à Poissy avec les huit enfants : les deux fils de Monet et Camille et les six enfants qu'elle a eus avec Ernest.
La toile devient le champ de projection des conflits qui déchirent Monet. Il aime Alice, mais il en est séparé. A Poissy, ils logent ensemble, mais il l'appelle Madame. Un parfum de scandale flotte depuis le décès de Camille et le départ d'Ernest. Et si Alice venait à renoncer à vivre avec lui ? Et si elle retournait auprès d'Ernest ?

"J'étais sous le coup de vos mauvaises nouvelles du matin... j'ai eu une terrible angoisse", écrit-il à Alice le 18 mars.
Le couple de galettes semble représenter le sien. Le couteau, c'est cette menace qui pèse sur son coeur, et qui pourrait bien le briser.
Monet, comme la carafe, en perd la tête. Comme elle, si près du bord de la table, il semble happé par la dangereuse proximité des falaises.