Introduction
Messieurs les freluquets du forum et autres nouveaux venus qui n'ont pas eu la chance de tomber dans la grande marmite du CZ dans votre enfance, peut-être vous êtes-vous demandé un jour, dans une improbable crise de curiosité aïgue, ce que pouvaient bien vouloir dire les vieux grigous de la place en alignant ces trois lettres P derrière une n-ième remarque graveleuse commentant la photo de votre collection - que vous aviez mis trois jours à prendre avec l'APN du boulot, transférer sur votre poste perso, envoyé par mail sur votre poste professionnel et enfin réussi à l'afficher laborieusement sur votre fil de discussion entièrement dédié à votre précieux amas de choses coupantes ?
Définition
Que peut bien désigner ce truc ? trois pets ? mais non, vous dites-vous, il doit s'agir d'un acronyme, ces gens ne sont pas scatologiques (comme vous êtes encore naïfs ).
Voyons PPP …
Plaie Par Patt ?
Pas de Petits Plaisirs ?
Prête Pas ton Parmentier ?
Pousse Pas le Perrin ?
Plaque Plan Peur ?
Putain y Pète ton Plazen !?
Pose-s'y Pas tes Patt !?
Pernicious Pocket Penknife ?
Passe-lui Pas ton PH !
Piémontais à Pédale Progressive ?
ah … comment dire ? … vous n'y êtes pas du tout !!
Le PPP (prononcez "pépaipeh") signifie Parti des Photos Pourraves, à l'origine issu de contestataires ayant essaimé hors du BBB (Bigots de la Balance des Blancs) après avoir été contaminés par le mouvement minimaliste webien bien connu sous l'appellation CCC (Club des Chippeurs de Catalogues).
Lorsqu'un vieux grigou du CZ vous désigne comme membre honoraire du PPP, il entend donc par là ("par là je n'entends pas grand'chose" ) que vos photos lui mettent l'eau à la bouche mais lui laissent à penser que sa presbytie a encore progressé, chose que le vieux grigou n'aime pas qu'on lui rappelle, étant par nature grincheux et susceptible.
Comment faire durablement partie du PPP ?
C'est un travail de tous les jours.
Mes conseils de membre, ma foi assez ancien, sont relativement simples :
- le matériel : n'importe quel APN de valeur à neuf inférieure à 300 euros fera l'affaire, avec une préférence pour les premiers modèles, ceux datant de la fin des 90'.
- prenez la précaution d'attendre la nuit pour faire vos prises de vues à la lumière blaffarde d'un néon 15W. S'il y en a deux, prenez une chaise et dévissez d'un quart de tour l'un des tubes. En prime, vous ferez des économies d'énergie.
- bien veiller à laisser le flash actif : ça magnifie les reflets métalliques et dénature les couleurs.
- si l'appareil est équipé d'une fonction "macro", désactivez-là et éteignez l'écran de prévisualisation, ça bouffe les piles et c'est source de complexité. Vous n'en aurez pas besoin.
- prendre un support bien brillant pour que l'appareil ait le plus de mal possible à faire le point.
- prendre un support d'une couleur bien proche de la couleur dominante du couteau, de façon à ce que le contraste soit bien fade.
- prendre garde à ne pas essuyer les traces d'escargots laissées par les doigts, ça gâcherait l'effet "utilitaire de la mort qui tue".
- laissez tomber le pied photo, si vous le gardez vous aurez du mal à réussir votre effet flou "artistique".
- n'enlevez pas le poil de cul qui traîne dans le champ, ça ferait artificiel.
- si vous y pensez, au moment du déclenchement, il est de bon ton de laisser traîner un doigt ou un cordon de transfert sur la photo.
- le rafinement ultime consiste à faire jouer les ombres, à l'aide d'une lampe de bureau par exemple, pour rendre bien indiscernable les formes précises du couteau, mais là, il faut être gradé du PPP pour réussir ce tour de force.
- au moment du téléchargement, choisissez l'option 320x240, ça ne sert à rien de faire plus grand, croyez-moi.
Voilà, que dire de plus, j'espère que la Doctrine H vous aura rendu service, maintenant, à vous de jouer ! Bonnes prises