Wouah !…
Je suis ravie d'un tel accueil.
Je reviens après quelques jours de vacances pour les fêtes et je lis tous vos messages de bienvenue. C'est carrément cool.
Alors pour essayer de répondre à tout le monde :
Je suis de Lopérec, mais il est très possible que je n'y reste pas faute de pouvoir y louer un atelier sur place.
Pour ce qui est de mes préférences en aciers, je dirai, c'est selon le besoin. Mes pliants en inox. j'ai un faible pour le 14C28, de bonnes caractéristiques, idéal pour ceux qui ne sont pas des affûteurs confirmés. Le XC75 pour les outils coupants, greffoirs, etc. ou les lames traditionnelles japonaises, même si pour ces dernières, j'en préférerai d'autres que je ne sais pas encore me procurer. J'aime bien les aciers type sandwich, sanmai, pour les higonokami et autres petits tanto. Et pour les couteaux et dagues de chasse, du D2 ou encore certains inox hauts de gamme.
Quand j'aurai un bon four de trempe, je vais me mettre aux inox hi-tech et quand j'aurai une bonne forge, à faire des damas bien costauds. Mais d'ici-là j'ai trop peur de gâcher. mon four à gaz maison n'est pas assez performant pour les paliers et les durées d'austénisation hyper longues.
Surtout, j'évite les aciers de récup', car savoir ce que l'on trempe est le seul moyen de bien tremper. Et puis se donner du mal à faire un beau couteau pour qu'il ai une lame faite d'un acier médiocre, ça me chagrine.
pour "Penn ar Kontell", Je trouvais que ça sonnait bien. En Finistère centre, il y a des penn-bidule et des penn-truc partout. Je possède un terrain qui s'appelle Penn ar run, par exemple. cela désigne les collines pointues caractéristiques du coin. Et notre département est surnommé Penn ar Bed (le bout du monde). Ce qui sonnait bien avec Penn ar Kontell (le bout du couteau) (ou : "la tête du couteau", ce qui sonne en effet moins bien)
Mais j'ai carrément reçu des appels
(dont un vraiment insultant, d'ailleurs) et certaines personnes bretonnantes m'ont fait la remarque que "ar kontell" n'existe pas, puisque en langue bretonne, "kontell" tout seul (couteau) devient "ar gontell" (le couteau). avec un "G" !
Cette mutation est inflexible et j'ai été accusée de traiter la langue bretonne avec mépris, entre autres remarques parfois désagréables
(ce fameux appel).
Moi qui était contente de ma trouvaille et qui me disais que tout le monde comprendrait que "Kontell" voulait dire "couteau", qu'allait-il se passer avec "Penn ar gontell" ?
rien ne va plus et mon logo P*K devenu P*G... non non non. (*=triskèle)
Alors j'ai bossé sur le sujet avec un type super et hyper calé en langue bretonne. Sachant que mon logo est déjà frappé sur un certain nombre de lames et que je l'aime bien.
Après plusieurs jours de recherches et de travail, j'ai finalement trouvé : "Penn Kleiz, gwir gontell Breizh". On peut traduire "Penn Kleiz" par "caractère rebelle" (de façon un peu péjorative) ou plutôt "esprit atypique" si on le traduit gentiment. Littéralement "tête à gauche".
Moi qui suis quelque peu neuro-atypique et totalement zèbre, ça m'a plu.
l'idée étant de faire des couteaux qui soient un max breton, "gwir gontell Breizh" veut dire : vrai couteau de Bretagne. Pour me démarquer de certains manipulateurs arnaqueurs qui ont sorti un faux couteau breton appelé le "Bretagne couteau" (mais en langue bretonne).
Il fallait quand-même que la langue soit correctement utilisée, c'est un minimum.
(j'aurai beaucoup à vous apprendre sur ce "breizh kontell", qui vous surprendrait et vous révolterait)Mais vous me direz : "_pourquoi qu'ils sont bretons, tes couteaux, plus que les autres ?"
Bah parce que d'abord, dessinés et conçus par une bretonne en Bretagne, en pensant un peu au paysage, beaucoup aux bateaux de pêche, un chouïa au biniou, mais surtout, au confort d'utilisation et à la robustesse de la conception. résistant à l'eau de mer.
Ensuite, parce que j'ai décidé que les manches de mes couteaux ne seraient faits que de matières locales, à défaut de pouvoir en faire les lames, puisqu'il n'y a pas d'aciérie par ici et encore moins de fournisseurs d'aciers à couteaux. Chaque couteau étant accompagné des informations sur le lieu de coupe de l'arbre utilisé.
D'abord, je voulais seulement faire des couteaux et en faisant des recherches sur les couteau breton, afin de savoir qui dans ma région en faisait, j'ai été très déçue. De très bons couteliers font déjà des couteaux très biens, comme Per à Vannes et d'autres encore, mais les seuls qui se sont targués de faire des couteaux bretons m'ont énormément déçus. Soit parce que je trouve qu'ils ont trop cédé à l'économie de fabrication face au travail esthétique, soit parce qu'ils ne sont carrément pas bretons du tout.
Bref... voilà.
J'ai pas l'habitude des forums et je sais que j'écris beaucoup.
J'espère que vous avez passées de bonnes fêtes de fin d'année. Vous êtes super.
Bloavezh mat.
Et voici deux de mes premières lames, en acier sandwich, composite X10/90MCV8 faites en 2016 :
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Et pour cette histoire de "breizh kontell", regardez ce que j'ai trouvé en fouinant un peu :
https://www.facebook.com/notes/coutellerie-penn-kleiz/quand-un-industriel-corr%C3%A9zien-fabrique-le-breizh-kontell-%C3%A0-partir-de-pi%C3%A8ces-impo/535370033554390/Moi, perso, ça me titille les nerf un tantinet.
Savoir et se dire que l'on ne sait pas est bien... Ne pas savoir et se dire que l'on sait conduit à la difficulté… Le sage vit dans la conscience des difficultés et donc, n'en souffre pas. (Lao Tseu)