Hop, c'est les vacances de Pâques, le moment de s'échapper quelques jours pour aller respirer l'air d'ailleurs. Ça faisait bien (trop) longtemps que je n'y étais pas allé: hop, quelques jours à Berlin !
Du coup, c'était l'occasion d'aller rendre visite à une de mes idoles absolues de la coutellerie, avec qui j'avais discuté un peu la première fois que je l'ai rencontré, l'année dernière au FICX.
J'ai nommé…. Herr Jürgen Steinau !
Il faut sortir de Berlin, on se retrouve donc dans l'ancienne partie Est de l'Allemagne, avec ses rues larges et venteuses.
Puis, dans une petite rue secondaire avec des petites maisons, on finit par arriver: ding-dong !
J'ai pas trop pris de photos, mais quand-même: visite express de l'atelier, un peu dans le noir... Y'a de belles machines
Vue un peu large
Fraiseuses
Tour, dans le sombre
Flash moche (du coup on voit l'énorme pantographe à droite)
Des marteaux, plus là comme témoins du temps passé que réellement encore à l'oeuvre, mais bon...
Le bureau, entre le ratelier du dentiste et celui du bijoutier
Il n'y a pas énormément de couteaux à voir, il en produit rarement plus d'un par mois, donc là, il y en avait un un cours.
Un chouette
Pas mal de pièces sont déjà façonnées, platines et mitres intégrales usinées à la fraiseuse, visserie, diverses pièces du mécanisme, ressort, et les deux pièces qui viendront se loger sur les platines et sur lesquelles sera fixée la couche de fine languettes de nacre.
- Tiens c'est rigolo ces pièces-là (en jouant un peu avec les pièces en question dans les doigts en les tournant dans tous les sens). C'est lourd en fait, c'est du bronze?
- Non non, c'est de l'or.
- Ah?!… (repose tranquillement les pièces dans leur barquette)
Il y avait quand-même deux couteaux terminés: il essaie d'avoir toujours quelques pièces à montrer, lors de salons divers, avant de les envoyer lorsqu'il a fini les suivants.
Deux magnifiques automatiques. Similaires en tous points, excepté la taille. Même le poinçon a été façonné à échelle réduite, avec le monstrueux pantographe et des outils de gravure micromilimétrés.
Le système est rigolo. Dans la position normale, le fait d'actionner la languette sur la mitre amorce l'ouverture de la lame et on finit de l'ouvrir manuellement. Mais si on clique un truc à l'intérieur, ça se transforme en un full-automatique. J'adore
Projet en 3D, avec les volumes en kit avec différentes versions, pour pouvoir combiner différentes choses, faire varier la forme du manche sans devoir tout refaire. Par contre, il a des paquets de variations ça doit être un vrai casse-tête de choisir à la fin...
The man himslef
Super chouette moment !
Bon, hélas ces couteaux ne seront sans doute jamais pour moi, mais quel plaisir de pouvoir les manipuler sans trop de ménagement ("Non non, vas-y, pousse plus fort sur la languette je te dis!"), de rencontrer le bonhomme et de voir comment ces merveilles viennent au monde. J'ai toujours eu un souci avec les photos de ses couteaux: je me demandais toujours si c'était des photos ou des dessins. Et je me rends compte que, même sur ma photo pourrie, ça me fait encore le même effet. Du coup, voir les différentes phases de production: des blocs d'acier et plaques de nacre jusqu'aux façonnages et aux fins ajustages, c'est vachement impressionnant.
Super gentil ce Jürgen !
par Emilio Largo » 10 Aoû 2014 11:57 
« Jeune Coutelier Hobbyiste Professionnel »