Je viens de finir mon couteau de Saint Amand
C'est un couteau nomade.
Le travail de forge a été fait à Saint Amand
Avec l'aide inestimable de Hennedé et de son jeune assistant tourneur de manivelle (j'ai piqué ces deux photos à Bakélite)
C'était vraiment sympa. Je suis reparti avec une belle ébauche et une paire d'ampoules toutes neuves !
De retour à Paris, il a fallu terminer les traitements thermiques, pour ça rien de tel que le four de la cuisine.
Note pour plus tard : il faut nettoyer le couteau de l'huile de trempe sinon ça sent la frite dans toute la cuisine.
Sorti du four, le couteau a pris cette belle couleur "frite" ou comme m'a expliqué Hennedé, jaune sale.
Prochaine étape, la Bretagne : je ne me sentais pas du tout de faire une émouture en équilibre sur le plan de travail de la cuisine.
Là je peux bloquer le couteau.
On commence par poncer les côtés avec une cale pour essayer d'avoir des flancs plus ou moins plats.
Il y a du boulot, parce que ce n'est pas droit du tout.
Il y a des bosses de métal à ôter et il y en a une en particulier qui est chiante : elle est juste à côté du départ d'émouture et j'arrête pas de cogner dedans quand je veux poncer.
Bref c'est long, et il fait chaud dans l'atelier. Tiens les ampoules sont de retour, elles m'avaient manqué.
Au bout d'un moment, je me dis que c'est pas mal.
(et en plus je commence à en avoir assez de poncer dans l'atelier qui est sous le toit et bien isolé alors que tout le monde est parti à la plage avec de l'eau à 19°)
Voila ce que ça donne :
On voit bien que ce n'est pas droit et que je n'arrive pas à enlever certaines marques faites au backstand.
Je pense que Hennedé s'en était rendu compte dès le début, mais il a fallu que je commence à poncer tout ça pour que je vois les défauts.
Et le fil est pas complètement droit non plus, mais ça va bien se passer (comme disait le jeune tourneur de manivelle).
Allez on va essayer de faire un truc un peu plus propre.
Tiré en long !
Carbo arrête pas de me dire que c'est facile, amusant et tout et tout. Mais faut jamais croire ce qu'on lit sur internet.
Je rebloque le couteau et zou.
J'utilise des chutes de toile émeri de mon grand père. On a trois grains, pour les spécialistes qui veulent des détails : c'est "Coarse", "Medium" et "Fine".
Bon avec la cale, c'est pas terrible, je ne suis pas du tout content du résultat.
Je fais donc une pause et je tombe sur une vidéo sur insta (je crois que c'est Kyle Royer) où il utilise son abrasif enroulé autour d'une tige.
Je retente le coup, avec la toile enroulée autour d'une clé. C'est beaucoup mieux à la fois pour contrôler qu'on est plat et pour voir ce que l'on a poncé. Avec la cale, tout se passe en dessous, on ne voit rien.
Retour à Paris pour la prochaine étape : l'affutage.
Voici ma magnifique station d'affutage !
Là c'est plus facile, j'ai trois pierres Naniwa en 400, 1000 et 3000.
Et je finis de polir le tranchant avec de la toile micromesh 4000 et 8000.
Et voilà le résultat :
C'est loin d'être parfait, mais ça coupe bien.
Encore merci à Clem pour l'orga à Saint Amand, à Hennedé pour tous ses conseils et à Rouge pour l'huile de coude.