Crichon a écrit:Pourquoi recuire l'huile ? Accessoirement comment ?
Merci.
Ca la rend en effet plus siccative, elle sèche mieux dans la masse. En gros c'est une histoire de polymérisation (comme pour une résine moderne) la cuisson amorce la polymérisation des molécules (de linoleïne dans ce cas).
La méthode dure c'est de cuire l'huile directement sur le feu, avec ou sans siccatif. Elle épaissit et devient un véritable vernis dans le genre des vernis "marins". Cuisson à feu nu, en plein air impérativement en raison du risque d'incendie et des fumées qui puent. Je conseille pas. D'autant plus qu'on peut trouver toutes sortes de vernis et préparations tout faits.
La méthode douce c'est la cuisson par barbotage: On met dans une casserole dédiée à cet usage un tiers d'eau et deux tiers d'huile, et on fait bouillir pendant deux ou trois heures, ou plus. C'est l'eau qui bout, pas l'huile qui surnage, ainsi la température ne dépasse jamais 100°C, pas de fumée et pas de risque d'incendie tant qu'il y a de l'eau dessous. On surveille qu'il y à toujours assez d"eau. L'idéal c'est d'avoir une casserole en pyrex transparente.
Les recettes anciennes mentionnent toujours des additifs: de la ponce en poudre, un gousse d'ail, parfois de la terre, et un siccatif, qui dans le temps était au plomb mais quelques gouttes de "siccatif de Courtrai" sans plomb feront l'affaire. L'huile est brassée par les bulles de vapeur, aérée et mélangée aux additifs, et ça marche très bien, alors que la faible température (100°c) seule ne suffirait pas à la modifier rapidement.
Dans un deuxième temps l'huile cuite est décantée longuement, puis
exposée au soleil pendant au moins six mois dans un bocal de verre couvert mais pas hermétique. L'exposition au soleil éclaircit l'huile très nettement, et finit le processus de cuisson. Enfin, ça c'est ce qu'on fait pour la peinture à l'huile, où on veut l'huile la plus claire possible.