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Les couteaux de cuisine de tous les jours, je les achète sur des brocs. En voici trois, achetés entre 1,5 et 2 euros.


Celui du haut vient de je sais pas où.


Celui du milieu est un thiernois.


Celui du bas est marqué je ne sais pas quoi Sheffield.

J'en ai 3 comme ça. C'est sympa pas cher, efficace ...J'ai un gros couteau de boucher acheté 8 euros mais je ne sais pas ce que je vais en faire il doit bien faire 50 cms de long...

Je trouve le Taylor très chouette. Ça me fait toujours halluciner de voir que de simples couteaux de cuisine pas vraiment luxueux étaient faits comme certains couteaux de luxe aujourd'hui.

La semelle est joliment amincie.


Lame, virole et semelle sont forgées dans un seul et même morceau d'acier.


Mais il est très fatigué, le pauvre. Le talon de lame est devenu digne des pires burins à force d'avoir été aiguisé.


Et quant au fil, non seulement il est plus émoussé qu'une cuillère, mais en plus il a été franchement malmené par une star de l'aiguisage. C'est pathétique:

arthur a écrit:J'en ai 3 comme ça. C'est sympa pas cher, efficace ...J'ai un gros couteau de boucher acheté 8 euros mais je ne sais pas ce que je vais en faire il doit bien faire 50 cms de long...

Transforme-le en couteau à poisson! Quand on voit le prix du moindre yanagiba, ça vaut le coup d'essayer.

Ils méritent vraiment une seconde jeunesse
Le Taylor est top, effectivement !

Pareil pour le "C Raisin". Lui aussi a pas mal morflé.

Le fil bien émoussé.


Mais surtout, le problème classique de tous ces vieux couteaux: ils ont le talon de lame qui s'élargit en une sorte de ricasso rejoignant en un seul triangle les deux côtés de la virole et le départ du tranchant (le talon de lame proprement dit).

Je suppose que ça devait à la fois servir à protéger la main et donner facilement l'angle d'affutage. Mais quand le couteau est usé, ce triangle devient vite une vraie gêne à l'aiguisage. Il provoque l'apparition d'un net recurve au départ de la lame. On le voit très bien sur ce couteau.


Ça nique les pierres plates d'affûtage, c'est pas pratique, bref, j'aime pas. Quand on se contente de passer le couteau sur un fusil, c'est pas gênant. Mais quand on aiguise à plat comme pour les couteaux japonais, c'est rhédibitoire. Or cette méthode d'aiguisage donne les meilleurs tranchants et j'y suis habitué, alors que je n'ai jamais réussi à obtenir d'aussi bons résultats sur des fusils (qu'ils soient en céramique ou en acier). Donc ce recurve à la con doit disparaître et laisser place à un fil qui suit une belle et unique courbe convexe. J'ai dit.

Le cobaye du jour sera le "C Raisin". Le but étant de le remettre en service et d'en faire un couteau aiguisable sur des pierres plates, il va falloir le modifier. Je ne dispose pour cela d'aucun équipement à part des limes et mes pierres (y'a même pas de meuleuse d'angle dans mon petit appart!). Ça va être rock'n roll. Grosses traces en tous genres sur la lame, rayures profondes et autres dégâts garantis! Ceux qui veulent une belle restauration de couteau ancien, passez votre chemin...
Voici le matériel pour attaquer le ricasso (y'avait aussi une grosse lime demi-ronde pas prise en photo): une Norton ultradure avec un côté gris à supergros grain, l'autre face - celle vaguement orange - étant un peu moins rude et mordant paradoxalement mieux l'acier. Une pierre agricole elle aussi assez rude, mais qui s'use relativement vite.



L'arrière de la lame une fois le ricasso limé. Pas pu suivre exactement le contour de la virole. Ç'aurait été plus joli, mais avec mon matos de touriste, c'était chaud... Si je m'équipe mieux plus tard, je pourrai toujours y revenir.



Je m'aperçois qu'il faut reprendre l'émouture autour de la zone modifiée. C'est loooooooooooooooong!



Emouture pas encore reprise sur cette photo, mais la lame a enfin retrouvé un profil acceptable.

J'ai vu leurs cousins ici http://www.ebay.fr/itm/Lot-4-anciens-couteau-de-boucher-cuisine-guyot-pinay-objet-de-metier-collection-/251266721940?pt=FR_JG_Art_Objets_XXeme&hash=item3a80a9e894

Ensuite on passe à l'affûtage. Sortir un morfil, démorfiler, toussa toussa...



On finit par du 6000.


Passage sur cuir avec pâte et cuir nu.


Voilà, maintenant ça coupe.

DeQuincey a écrit:J'ai vu leurs cousins ici http://www.ebay.fr/itm/Lot-4-anciens-couteau-de-boucher-cuisine-guyot-pinay-objet-de-metier-collection-/251266721940?pt=FR_JG_Art_Objets_XXeme&hash=item3a80a9e894

Ben ouais, ça coûte rien, c'est facile à aiguiser, c'est plus joli que le tout venant actuel.
Bon, l'acier, c'est pas le C130 de J-P Sire, hein. Ça s'émousse quand même assez vite, ces vieux trucs. Mais franchement, vu la rapidité avec laquelle on leur redonne leur tranchant, le confort d'utilisation reste appréciable.

Selon les trucs certains anciens tiennent mieux que de nouvelles daubes... Et comme tu dis , au final le confort est là!

Bonjour ,

J'ai eu la chance de trouver ces 2 " cuisine " avec les mêmes problèmes de triangle près des viroles ; l'un n'a pas de marquage et je ne connais pas ce " R J R H " :

Littlecity, elle bouge pas ta boite en plastique quand tu affûtes ?

Sinon, trés sympa le sauvetage...

arthur a écrit:Littlecity, elle bouge pas ta boite en plastique quand tu affûtes ?

Sinon, trés sympa le sauvetage...

Elle est remplie d'eau (de temps en temps en plus y'a l'une ou l'autre des pierres qui y trempe) donc c'est bien lesté et ça bouge pas.

Beau matos et belle maîtrise...