Évidemment une huile siccative (lin, carthame, etc.) est proscrite, elle va sécher et boucher hermétiquement la pierre. Une huile minérale genre degrip-oil marche très bien. Une huile moteur diluée avec un peu d'essence, c' est bon aussi.
J'ai lu que le conseil de huiler la pierre venait d'une erreur de traduction qui ferait prendre l'américain "oil" pour de l'huile alors qu'il désignait le pétrole. J'ai essayé l'essence (le pétrole, donc) sur une pierre à huile. C'est pas mal, mais sur certaines pierres poreuses, ça s'enfonce quand même un peu vite dans la pierre. Moins que l'eau, mais assez pour que ça soit chiant. Le fluide d'aiguisage huile moteur + essence est meilleur.
Pour finir, le débat sur le choix huile / essence existe depuis un moment :
(Vous avez tous reconnu un passage de Pline l'ancien, Histoire Naturelle, tome II, livre XXXVI, chapitre XLVII, "Des pierres à aiguiser".)Gaius Plinius Secundus a écrit:Passons maintenant aux pierres dont les ouvriers se servent, et commençons par la pierre à aiguiser le fer. Celle-ci est de plusieurs sortes : la crétoise eut longtemps le plus grand renom; puis vint celle de la Laconie, tirée du mont Taygète, toutes deux ayant besoin d'huile. Quant à celles dont on se sert avec l'eau, le premier rang appartenait à la pierre de Naxos, le second à celle d'Arménie; nous avons parlé de l'une et de l'autre (XXXVI, 10). Celle de Cilicie et excellente, tant a l'eau qu'a l'huile; celle d' Arsinoé (V, 35; V, 22), à l'eau seulement. On en a trouvé en Italie qui à l'eau affilent parfaitement le tranchant. Les contrées d'au delà des Alpes en fournissent aussi: on les nomme passernices Au quatrième rang sont celles qui mordent sur le fer avec la salive de l'homme; on s'en sert dans les boutiques des barbiers, mais elles n'ont guère d'autre emploi, à cause de la facilité avec laquelle elles se brisent : en ce genre, les laminitanes (III, 2, 1) de l'Espagne ultérieure sont les meilleures.