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Re: nature d'une pierre

MessagePublié: 13 Jan 2019 02:33
par littlecity
Sur certaine pierres synthétiques très poreuses, l'eau s'emboit tout de suite, laissant la surface toujours sèche et donc trop sujette à l'encrassement. L'huile, plus visqueuse permet de garder du liquide en surface et donc de maintenir les particules d'acier en suspension pour éviter que les pores ne se bouchent et qu'on ne forme une crasse compacte.
Évidemment une huile siccative (lin, carthame, etc.) est proscrite, elle va sécher et boucher hermétiquement la pierre. Une huile minérale genre degrip-oil marche très bien. Une huile moteur diluée avec un peu d'essence, c' est bon aussi.
J'ai lu que le conseil de huiler la pierre venait d'une erreur de traduction qui ferait prendre l'américain "oil" pour de l'huile alors qu'il désignait le pétrole. J'ai essayé l'essence (le pétrole, donc) sur une pierre à huile. C'est pas mal, mais sur certaines pierres poreuses, ça s'enfonce quand même un peu vite dans la pierre. Moins que l'eau, mais assez pour que ça soit chiant. Le fluide d'aiguisage huile moteur + essence est meilleur.
Pour finir, le débat sur le choix huile / essence existe depuis un moment :
Gaius Plinius Secundus a écrit:Passons maintenant aux pierres dont les ouvriers se servent, et commençons par la pierre à aiguiser le fer. Celle-ci est de plusieurs sortes : la crétoise eut longtemps le plus grand renom; puis vint celle de la Laconie, tirée du mont Taygète, toutes deux ayant besoin d'huile. Quant à celles dont on se sert avec l'eau, le premier rang appartenait à la pierre de Naxos, le second à celle d'Arménie; nous avons parlé de l'une et de l'autre (XXXVI, 10). Celle de Cilicie et excellente, tant a l'eau qu'a l'huile; celle d' Arsinoé (V, 35; V, 22), à l'eau seulement. On en a trouvé en Italie qui à l'eau affilent parfaitement le tranchant. Les contrées d'au delà des Alpes en fournissent aussi: on les nomme passernices Au quatrième rang sont celles qui mordent sur le fer avec la salive de l'homme; on s'en sert dans les boutiques des barbiers, mais elles n'ont guère d'autre emploi, à cause de la facilité avec laquelle elles se brisent : en ce genre, les laminitanes (III, 2, 1) de l'Espagne ultérieure sont les meilleures.
(Vous avez tous reconnu un passage de Pline l'ancien, Histoire Naturelle, tome II, livre XXXVI, chapitre XLVII, "Des pierres à aiguiser".)

Re: nature d'une pierre

MessagePublié: 13 Jan 2019 10:14
par Papat
J'ai laissé dégorger une pierre de brocante saturée d'huile dans un bac "eau+produit dégraissant ménager" pendant plusieurs semaines en changeant le bain tous les 3 ou 4 jours. C'est long mais quand la pierre ne rend plus d'huile c'est ok pour l'utiliser à l'eau. Sinon les pierres courantes baignent en permanence dans un petit bac et sont utilisables 24h/24h.

Re: nature d'une pierre

MessagePublié: 13 Jan 2019 10:39
par freddy1
littlecity a écrit:Sur certaine pierres synthétiques très poreuses, l'eau s'emboit tout de suite, laissant la surface toujours sèche et donc trop sujette à l'encrassement. L'huile, plus visqueuse permet de garder du liquide en surface et donc de maintenir les particules d'acier en suspension pour éviter que les pores ne se bouchent et qu'on ne forme une crasse compacte.
Évidemment une huile siccative (lin, carthame, etc.) est proscrite, elle va sécher et boucher hermétiquement la pierre. Une huile minérale genre degrip-oil marche très bien. Une huile moteur diluée avec un peu d'essence, c' est bon aussi.
J'ai lu que le conseil de huiler la pierre venait d'une erreur de traduction qui ferait prendre l'américain "oil" pour de l'huile alors qu'il désignait le pétrole. J'ai essayé l'essence (le pétrole, donc) sur une pierre à huile. C'est pas mal, mais sur certaines pierres poreuses, ça s'enfonce quand même un peu vite dans la pierre. Moins que l'eau, mais assez pour que ça soit chiant. Le fluide d'aiguisage huile moteur + essence est meilleur.
Pour finir, le débat sur le choix huile / essence existe depuis un moment :
Gaius Plinius Secundus a écrit:Passons maintenant aux pierres dont les ouvriers se servent, et commençons par la pierre à aiguiser le fer. Celle-ci est de plusieurs sortes : la crétoise eut longtemps le plus grand renom; puis vint celle de la Laconie, tirée du mont Taygète, toutes deux ayant besoin d'huile. Quant à celles dont on se sert avec l'eau, le premier rang appartenait à la pierre de Naxos, le second à celle d'Arménie; nous avons parlé de l'une et de l'autre (XXXVI, 10). Celle de Cilicie et excellente, tant a l'eau qu'a l'huile; celle d' Arsinoé (V, 35; V, 22), à l'eau seulement. On en a trouvé en Italie qui à l'eau affilent parfaitement le tranchant. Les contrées d'au delà des Alpes en fournissent aussi: on les nomme passernices Au quatrième rang sont celles qui mordent sur le fer avec la salive de l'homme; on s'en sert dans les boutiques des barbiers, mais elles n'ont guère d'autre emploi, à cause de la facilité avec laquelle elles se brisent : en ce genre, les laminitanes (III, 2, 1) de l'Espagne ultérieure sont les meilleures.
(Vous avez tous reconnu un passage de Pline l'ancien, Histoire Naturelle, tome II, livre XXXVI, chapitre XLVII, "Des pierres à aiguiser".)

J'aime bien quand il parle du débat acier inox vs acier carbone, aussi. :mouarf:

Re: nature d'une pierre

MessagePublié: 13 Jan 2019 12:52
par littlecity
T'façon, il avait déjà tout écrit : l'inox c'est le mal parce que c'est mou sauf quand c'est dur mais alors c'est mégaplus chiant à aiguiser que la carbone. Voilà.
Je sais plus où c'est écrit. Je vous laisse chercher.
Et j'aimerais bien savoir ce qu'étaient les laminitanes d'Espagne.

Re: nature d'une pierre

MessagePublié: 13 Jan 2019 15:41
par abouaswad
faudrait chercher dans les publications archeo sur le sud de l'Espagne
je dois recevoir un de ces jours la thèse d'une jeune belge sur les pierres à aiguiser romaines, elle a écumé nos collections (Belgique et nord de la France) et essayé de déterminer les provenances, je ne sais pas si ce boulot a été fait pour l'Espagne