freddy tu as raison : tu n'as rien compris
pour ce qui est du wootz c'est un acier damas mais pas un damas par corroyage (feuilleté, mosaïque etc,…)
le motif est cultivé à l'intérieur de la matrice d'acier
voilà comment je procède, je place à l'intérieur d'un creuset (graphite)
1.5kg de fer pur
14 grs de graphite
1gr de Cr ou de V ou de Nb ou de tout autre élément succeptible de créer des carbures
un peu de verre pilé pour proteger le métal une fois fondu
le tout est porté à température de fusion( ± 1550°c)
une fois la fusion complète j'effectue une petite fusion à mort histoire de dégazer l'acier au maximum ( je pousse de 30°c).
c'est là qu'intervient la phase la plus importante, la solidification
le lingot est descendu lentement en température afin que la phase qui sépare liquidus de solidus soit la plus longue possible , la température diminue selon une courbe de 1 à 10°c par minute.
une fois le tout complètement refroidi le lingot est extrait du creuset et inspecté pour repérer au plus vite les eventuels défauts ou soufflures
à ce moment on peux observer à l'oeil nu des dendrites d'asuténite qui ornent la surface du lingot
le dit lingot est ensuite recuit à 1120°c pendant une période variant de 30' à 8h c'est ce qu'on appelle la chauffe de diffusion.celle ci va détruire en partie le réseau dendritique crée dans la phase de fusion afin de redistribuer dans la matrice les différents éléments.
ensuite le lingot est prêt à être forgé et ceci nécessite pas moins de 100 cycles de chauffe.
au cours de chaque cycle le carbone très nettement en excès dans la matrice d'acier( on est à presque 2% de C dans mes lingots) va se combiner en cémentite ( carbure de fer) qui viendra tour à tour s'enquiller autour des reliquats de dendrites ou plutôt entre les reliquats de dendrites ( là ou se trouvent les carbures étrangers cr, V,Nb etc,… qui de par leur nature sont restés en tête du front de solidification lors du refroidissement des lingots). créant ainsi au fil des chauffes des chaînes de carbures qui deviendront visibles à l'oeil nu et qui sont donc le motif damasquiné dudit métal.
la moindre modification d'un seul de ces paramètres influence énormément la finalité du produit dans le sens ou le motif du damas est beaucoup plus difficilement controlable qu'avec les damas corroyés.
je me bagarre dur avec mes travaux j'essaye de me créer un référentiel qui me permette de reproduire fidèlement les motifs que je désire mais on est encore loin du compte je commence à gérer pas mal de trucs mais j'ai beau reproduire les mêmes schémas de chargement il suffit de 10' de ci ou de 10 chauffes de plus ou de moins pour changer le tout
bon ,… une fois forgé je retire un bon millimètre tout le tour du méplat avant le forgeage final et donc le meulage final
je fais quand même une trempe sélective afin de rendre la matrice d'acier plus nerveuse car au final le carbone a migré vers les carbures et on se retrouve donc avec une matrice contenant entre 0.4% et 0.7% de C et entre 1% et 1.3%de C transformé en carbures
donc une lame en acier ressort avec des carbures très fins piègés à l'intérieur comme une lame en plastic avec de la poudre de diamant dedans.
voilà msieur sur ce je vais mettre la viande dans le torchon