
2) inox/semi inox
arthur a écrit:a partir de quel pourcentage de chrome peut-on considérer une acier est inox , ou semi inox ?
cardoso5fr a écrit:13% et plus pour l'inox , entre 11 et 13% pour le semi inox il me semble.
Quelques tables de certaines compositions de certains acier sur le site de Charles Brico
http://fabriquersoncouteau.ifrance.com/ … nacier.htm
2 clics sur google et tu trouves ton bonheur.
DagueHaubert a écrit:la notion de semi inox n'existe pas, elle a été inventée par des bons commerciaux pour convaincre les afficionados de l'acier carbone à choisir la voie du progrès.
Ce que vous appelez semi-inox sont en fait des aciers à outils (entendez aciers d'outils à usiner), aciers rapides (entendez qui sont prévus pour usiner à très haute vitesse et haute température), très fortement carburés et très alliés.
Comme dit Cardo, on considère qu'un acier est inox s'il contient au moins 13% de chrome.
C'est d'ailleurs aussi une notion qui n'a rien de tangible, puisque la résistance à la corrosion varie certes en fonction de la composition, mais pas seulement en chrome, et également du traitement thermique, des conditions de forge, de la taille des grains …
Bref, c'est une convention industrielle.
Si tu nous donnais le contexte de ta question, on pourrait te donner plus d'infos - le sujet est vaste
Nabal a écrit:arthur a écrit:en fait on parle du D2 comme semi inox et je me demandais s'il existait une norme précise avec des tests validés sur la résistance à la corrosion en fonction du pourcentage de chrome...
par ex : test 1: 10% de chrome égal X sur l'échelle par rapport aux tests …
vous voyez ce que je veux dire ?
…
Perso je n'en connais, mais DH en a peut-être.
En revanche pour le pourcentage de chrome, je ne suis pas tout à fait d'accord : un alliage est considéré comme inoxydable s'il possède 10.5 % de chrome au minimum.
C’est uniquement à partir de ce pourcentage que se forme la couche passive d’une épaisseur de 10 à 20 nanomètres et qui est composée d’oxydes et d’hydroxydes de chrome (invisible à l’oeil nu).
Attention au terme "résistance à la corrosion", cela ne signifie pas inaltérable !!! et tu peux avoir des traces de corrosion si tu changes de milieu.
Bref, j'arrête là car je ne vais pas te faire un cours là dessus, mais si tu veux d'autres renseignements, n'hésite pas …
DagueHaubert a écrit:Nabal a écrit:arthur a écrit:en fait on parle du D2 comme semi inox et je me demandais s'il existait une norme précise avec des tests validés sur la résistance à la corrosion en fonction du pourcentage de chrome...
par ex : test 1: 10% de chrome égal X sur l'échelle par rapport aux tests …
vous voyez ce que je veux dire ?
…
Perso je n'en connais, mais DH en a peut-être.
En revanche pour le pourcentage de chrome, je ne suis pas tout à fait d'accord : un alliage est considéré comme inoxydable s'il possède 10.5 % de chrome au minimum.
C’est uniquement à partir de ce pourcentage que se forme la couche passive d’une épaisseur de 10 à 20 nanomètres et qui est composée d’oxydes et d’hydroxydes de chrome (invisible à l’oeil nu).
Attention au terme "résistance à la corrosion", cela ne signifie pas inaltérable !!! et tu peux avoir des traces de corrosion si tu changes de milieu.
Bref, j'arrête là car je ne vais pas te faire un cours là dessus, mais si tu veux d'autres renseignements, n'hésite pas …
Ce que tu dis Nabal est vrai pour les aciers à moins de 0.08 % de Carbone, car dans ce cas on ne raisonne pas en alliage fer-carbone mais en alliage fer-chrome. Pour les aciers fortement carbonés, les choses se compliquent et l'apparition de la couche passive est retardée par rapport à un alliage fer-chrome pur, ce qui fait qu'il a été convenu que 13% serait la limite d'appellation acier inoxydable (en France).
Pour ce qui est du comportement face à l'oxydation, ce n'est pas si simple, Arthur, et comme je ne maîtrise pas le domaine, j'aurais du mal à te faire un topo.
DagueHaubert a écrit:arthur a écrit:merci, oui, j'aurais en fait aimer avoir des précisions sur la notion d'inoxabilité : à partir de quel pourcentage infèrieur de chrome doit on porter un peu plus d'attention à l'entretien...car les notions de inox, semi inox , pas inox ne me parle pas vraiment...
et puis, pourquoi le S30V qui possède le même pourcentage de chrome que le D2 est moins sensible à l'oxydation...? (reprenez moi si je me trompe...)
1. Les aciers à outils se comportent très bien face à l'oxydation s'ils sont bien sèchés (hors utilisation marine). Une piqûre ou deux peuvent apparaître à l'occase, mais rien de dommageable si ce n'est esthétiquement.
2. On a reporté des cas de piqûres sur du S30V en plusieurs forums US, donc il n'est pas si plus mieux que le D2 de ce point de vue. Et j'insiste sur le fait que les traitements thermiques peuvent tout changer - la preuve : de part et d'autre du hamon des lames qui ont subi une trempe sélective, l'acier prend un teinte différence à l'oxydation.
DagueHaubert a écrit:pour les scalpels, voilà ce que je vous avais déjà donné en juillet :
ciseaux, scalpels, écarteurs homéostatiques = X20Cr13, X30Cr13
speculum et écarteurs, valves etc = AISI316 et AISI304
un petit lien sur les matériaux utilisés pour les instruments de chirurgie
et pour ceux qui doutent encore que l'inox ne l'est pas, voilà le résultat des stérilisations sur une pince de chir : (de quoi donner des cauchemars à un possesseur de couteau)
Nabal a écrit:Encore en accord avec DH que ce soit sur la limite à 13% ou ses autres explications.
Bon, je me lance sur le topo de l'oxydation (qu'on me corrige si je me trompe).
Je parlais d’une couche passive composée d’oxydes et d’hydroxydes de chrome (en chimie, oxyde de chrome = ((Fe, Cr)2 O3) et hydroxyde chrome (Cr (OH)3, n H2O)). La grande propriété de cette couche est son auto restructuration. Si elle devait être détruite localement accidentellement (rayure) ou par opération mécanique (perçage, usinage, …), elle possède la faculté de pouvoir se reconstituer instantanément en présence d’oxygène (eau, air, ….).
Toutefois, la stabilité chimique de cette couche passive dépend du milieu extérieur et de la nuance. Ainsi une même nuance qui convient dans un milieu donné peut être sujet à la corrosion par altération de se couche passive si le milieu évolue et devient plus agressif. Donc, dans un milieu plus agressif, il faudra utiliser une nuance qui formera une couche passive mieux adaptée et plus résistante. C’est pourquoi, il existe une multitude de nuance d’inox avec une propriét différente de leur couche passive.
L’inox de Monsieur tout le monde (ex : les couverts) est conçu pour être résistant à la corrosion en milieu acide faible (acides organiques, industrie alimentaire).
Maintenant, tu as différents types de contamination :
- la corrosion par piqûre
- la corrosion caverneuse (ou sous dépôt)
- la corrosion intergranulaire
- la contamination ferreuse et la corrosion galvanique
Corrosion par piqûre :
Manifestation classique de l'attaque des chlorures sur les aciers inoxydables. Seule une faible surface externe est affectée, mais l'attaque se prolongeant en profondeur, la résistance mécanique de l'équipement est rapidement affectée. A relativiser en fonction de l’emploi de nos couteaux.
La corrosion caverneuse (ou sous dépôt)
Dans ce cas, il peut se produire une modification spontanée du milieu engendrant la corrosion de l’inox. Ce phénomène peut prendre naissance dans des espaces confinés, cavernes ou crevasses. Il a pour origine un défaut soit de conception, soit d’assemblage (rivet, écrou, …). Dans cette zone, il y a stagnation (ou circulation réduite), propice à la concentration d’espèces chimiques et à l’acidification progressive du milieu conduisant localement à la rupture de la couche passive : l’inox est alors exposé à la corrosion.
Ce type de corrosion se produit dans des milieux chlorurés où la température peut-être un facteur actif. La caverne ou crevasse provoque localement une modification du milieu entrainant un changement des paramètres électrochimiques, notamment par un couplage entre l’intérieur et l’extérieur de la crevasse.
Corrosion intergranulaire
La corrosion se développe aux points de jonction des grains du métal, détruisant progressivement la cohésion du matériau. Cette manifestation est quasiment invisible à l'oeil nu mais affecte considérablement la résistance mécanique du métal.
Elle se rencontre dans les aciers inoxydables et est due généralement à la précipitation de carbures de chrome aux joints de grains qui appauvrissent en chrome les zones adjacentes et les rendent plus sensibles à la corrosion.
La précipitation du carbure de chrome est favorisée par un refroidissement lent entre 500 et 900°C au cours de la fabrication de la pièce. Ce phénomène se rencontre particulièrement dans les zones proches des soudures.
Si le risque de corrosion existe, il est recommandé de:
- employer des aciers inoxydables à faible teneur en carbone (304L, 316L, …)
- employer un métal d'apport très pauvre en carbone (< 0,03%) pour les soudures
- procéder à un traitement thermique des zones affectées par les soudures pour redissoudre les carbures de chrome
La contamination ferreuse et la corrosion galvanique
La contamination ferreuse résulte d’une contamination galvanique entre le fer et l’inox suive d’une corrosion par piqûre de l’inox. Pour survenir, elle nécessité la présence de 2 métaux (par exemple, une surface en inox et des poussières d’acier) et d’un électrolyte (par exemple une atmosphère un peu humide). Ces poussières de fer vont se transformer en oxyde de fer (rouille) qui vont altérer la couche passive de l’inox. La suite, c’est de la contamination par piqûre.
Quant à la corrosion galvanique, ell survient lorsque 2 métaux de nature très différente sont en contact dans un milieu conducteur de l’électricité (eau, air humide, …). Il se forme alors une pile.
Voilà pour les différents types de corrosion. Pour les matériels et produits à éviter et à privilégier, je vais manger et j’en reparle juste après.
Nabal a écrit:Le repas fut rapide, donc la suite …
Matériels et produits à privilégier pour l’entretien
- brosses en poils d’inox ou en nylon et tampons en inox (sauf sur les inox poli miroir pour éviter les rayures)
- les raclettes en caoutchouc, les éponges et chiffons propres, peau de chamois
- les produits pour vitres
- les détergents de type savon, lessives, détergents, mais ne contenant pas d’eau de javel
- les nettoyeurs sous pression (eau chaude ou froide). Pour les couteaux, il y a plus simple !
- les solvants (notamment White Spirit et acétone) pour le tâches de graisse ou d’huile
- les décapants alcalins à base de soude ou à base de solvants (idéal pour éliminer les graffitis)
Matériels et produits à éviter pour l’entretien
- les produits pour nettoyage de l’argenterie de votre maman ou de votre femme
- les brosses avec poils acier ou tampons aciers
- les poudres à récurer peuvent rayer certaines surfaces d’inox (notamment si poli miroir)
- tout matériel de propreté douteux
- tout matériel à base d’eau de javel ou autre dérivé chloré
- l’acide chlorhydrique est interdit pour le inox
Voilà, un condensé simple sur la corrosion.
Je n'irai pas au delà pour éviter de rendre trop complexe l'explication, mais si vous souhaitez entendre parler de potentiel d'équilibre E, de densité de courant de corrosion I, de densité de courant anodique et cathodique...
Je fais mon mâlin, mais si vous répondez "Oui", je ne suis pas couché …
cardoso5fr a écrit:Moi je vais m'arreter là, c'est suffisament abordable et compréhensible. Mais dés que l'on commence à me mettre des lettres à la place des mots, je commence à être largé. En tout cas merci pour ces explications.
Un ptit lien sur le sujet.
http://ftpforge.chez-alice.fr/ResitanceCorrosion.pdf
DagueHaubert a écrit:Le H1 comme le X15TN sont des aciers inox fortement alliés de composition voisine :
Entre 0.1 et 0.2% d’azote, entre 0.15 et 0.4% de carbone et 15% de chrome (repectivement) :
Les carbures sont cantonnés dans les grains de ferrite, à l’abri de la corrosion intergranulaire tandis que les nitrures sont principalement entre les grains.
Il semble que le comportement de ces aciers en milieu acide ne soit pas amélioré, par contre en milieu chloruré l'azote en réagirait avec la solution contenue dans de potentielles piqûres, augmentant le pH localement et de ce fait ralentirait leur propagation (si vous avez suivi, c’est bon contre la corrosion caverneuse).
Pas d’amélioration à mon avis sur la corrosion galvanique, étant donné que dans nos inox on ne trouve pas de perlite (contenant du graphite = super électrode)
Les nitrures étant notablement plus durs que les carbures et aussi plus petits, la capacité et la tenue de coupe devrait être très bonne (pardon, est réputée être très bonne, en fait je n'ai pas testé).
Il faut demander à EP, il fabrique des couteaux en X15TN.
DagueHaubert a écrit:Sal Glesser a écrit:H-1 is a Japanese steel so the "H" designations for a USA steel would not correlate.
We've done extensive testing with H-1 for the past year plus. We were disappointd that Benchmade beat us to the market with H-1, but I have to give them credit for doing their homework. The steel is a break through in corrosion resistance. It is another "nitrogen added" steel like CPM-S30V, X15Tn and Infi. It is a precipitation hardening steel. Spyderco has at least one model (Delica) coming out this year made with H-1.
In "Q-Fog" testing, H-1 ranked with Cobalt based materials such as Talonite, Dendritic cobalt and stellite 6K. There was NO rust. Much better than even 440C.
Edge testing indicates cutting ability comparable to AUS-6 / AUS-8. Edge retention was not as good as Talontite or Dendritic Cobalt but was certainly acceptable for a good working knife. Cost is much less than Cobalt based materials.
I can't speak for Benchmade's design or sheath (wouldn't be proper), but I believe the design is based on Allen's and he is a very good designer.
sal
Nabal a écrit:Au fait, hier, j'ai oublié de vous mettre un site dont je me sers beaucoup dans mon travail.
Vraiment très intéressant sur les inox les plus courants …
http://www.euro-inox.org/technical_tabl … anguage=fr