baalot a écrit:N'empêche, faut rendre aux katanas ce qui appartient à César: la construction en sandwich c'est quand même bien vu, et c'était pas bien le cas dans nos contrées je crois.
Au Japon, il y avait une problématique de pauvreté du minerai qui se posait beaucoup moins chez nous. Du coup, ils avaient plus d'impuretés dans leurs loupes que nous, et pour les sortir, il faut battre, battre, battre de nombreuses fois, ce qui a l'inconvénient de crâmer le carbone aussi. Du coup ils étaient méticuleux à séparer dans la loupe les morceaux riches en carbone (quasiment de la fonte, en fait) pour les traiter séparément, et ainsi avoir au moins une portion de bon acier qui prenne bien la trempe. Le reste servait à faire un métal plus vulgaire, "de remplissage", de ce que j'ai compris.
Pour les épées médiévales je sais pas, mais pour les sabres de l'époque napoléonienne, et encore après, il semblerait que c'était une pratique assez commune d'utiliser des aciers différents pour le tranchant et pour le reste. Mais à cette époque, l'acier était déjà de haut fourneau, c'est à dire que d'abord on produisait de la fonte, puis on la transformait en fer (même principe: on bat on bat on bat pour crâmer le carbone), puis recémenté derrière. Enfin, je crois. Il y a des chances que chacun ait fait un peu à sa sauce. En plus, ils avaient des termes pour décrire les aciers qui ne sont pas facile à saisir. Ils avaient des théories chelous sur les fibres dans l'acier, avec du vide entre elles, et puis un "principe de feu" avec un nom que je n'ai pas retenu ("phegmatique", ou quelque chose dans le genre), etc... Il faut lire l'article FER dans l'Encyclopédie Diderot et d'Alembert, ça en traite.