Le Champsaurin: made in 05

Français ou autre

Messagepar Janus » 18 Avr 2007 11:10

la déviation est tres intéressante en effet FX !!

et je suis en tres grande partie avec toi :
le cout de la main d'oeuvre nous empeche de se battre avec les pays émergeant sur leur propre terrain, c'est perdu d'avance...
la matiere premiere produite en france coute parfois à elle seule plus cher que le produit fini importé de ces pays (cout d'importation compris!).
par contre, effectivement, en se donnant les moyens d'avoir des idées novatrices et bien réalisées et aux finitions irréprochables, il y a une clientele à toucher... du moins je le crois! :roll:
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Y a trojan qui t'aime, mais tu ne le vois pas...

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Messagepar Efix » 18 Avr 2007 11:15

G-Dagger, Je ne suis pas complètement d'accord, parce qu'en fait il y a un french paradox, en coutellerie aussi. Roland va me contredire ou pas, mais je crois que ce qui est paradoxal, c'est qu'à Thiers, tout le monde travaille avec tout le monde. Personne ou presque ne réalise tout un couteau de A à Z. C'est tout un tissus. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi certains arrivent à faire du très beau produit, en utilisant les services des mêmes sous-traitant que ceux qui font de l'assez basique travail ?

Si je prends la démarche du Champsaurin, à priori, c'est une découpe laser chez l'un ou l'autre des façonniers thiernois, qui semble être livré démonté, et retravaillé ensuite par l'artisan, pour lui donner un cachet artisanal. C'est en fait la même démarche chez les Manu Laplace, Gilles, Perceval et quelques autres. Comme quoi, c'est possible, même à une plus grande échelle. Même chose à Laguiole, où l'on trouve de très jolies pièces, à côté des pires merdes.
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Re: …

Messagepar Phare Aeon » 18 Avr 2007 11:21

Efix a écrit:Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi certains arrivent à faire du très beau produit, en utilisant les services des mêmes sous-traitant que ceux qui font de l'assez basique travail ?



Moi qui fais appel à de multiples sous-traitants, j'appelle ça un cahier des charges : c'est l'entreprise cliente qui établit son cahier des charges et qui refuse ou non les pièces défectueuses à défaut de surveiller la production.

C'est tout un travail de faire un cahier des charges cohérent avec la gamme de produit qu'on souhaite réaliser.
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Messagepar Phare Aeon » 18 Avr 2007 11:26

Et faire appliquer un cahier des charges même librement accepté par le sous-traitant demande une personne qui n'a pas peur d'aller au conflit avec les gens d'en face, ce n'est pas donné à tout le monde. Car quel que soit le professionnalisme du sous-traitant, des dérives de qualité de service arrivent tôt ou tard …

- même des images pixellisées - :P
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Messagepar beuse » 18 Avr 2007 11:30

Ben pour donner une vision basique de l'amateur que je suis je dirais que la coutellerie c'est comme la boulangerie !
Beaucoup produisent de la merde et la vendent bien !!!

Et tant qu'il y aura des couillons pour acheter …
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Messagepar Efix » 18 Avr 2007 11:35

le cas de figure est tout à fait différent. Quand une entreprise de coutellerie fait découper ses lames, on ne lui livre pas un produit fini. Donc, c'est bien de la propre volonté du coutelier, que dépend la qualité de finition. Certains ont compris que la finition payait à terme, d'autres s'en foutent.
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Re: …

Messagepar Phare Aeon » 18 Avr 2007 11:42

Efix a écrit:Certains ont compris que la finition payait à terme, d'autres s'en foutent.


donc il n'y a pas de problème. S'ils se foutent de leur boulot, on ne peut rien pour eux … à part les ignorer quand ils se plaignent, non ?
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Messagepar Richard IV » 18 Avr 2007 11:47

Et on ne parle même pas du SAV. C'est important, ça, le SAV. D'ailleurs, j'ai testé pour vous le SAV de...

Comment?

Vous le savez déjà?

Oh... Bon... C'est un artisan aux finitions irréprochables, alors j'ai plus qu'à me taire :P
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Messagepar Phare Aeon » 18 Avr 2007 11:49

Richard IV a écrit:Oh... Bon... C'est un artisan aux finitions irréprochables, alors j'ai plus qu'à me taire :P


appelle-le :P ( <-- comique de répétition)
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Re: …

Messagepar Roland L » 18 Avr 2007 12:43

Efix a écrit:G-Dagger, Je ne suis pas complètement d'accord, parce qu'en fait il y a un french paradox, en coutellerie aussi. Roland va me contredire ou pas, mais je crois que ce qui est paradoxal, c'est qu'à Thiers, tout le monde travaille avec tout le monde. Personne ou presque ne réalise tout un couteau de A à Z. C'est tout un tissus. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi certains arrivent à faire du très beau produit, en utilisant les services des mêmes sous-traitant que ceux qui font de l'assez basique travail ?


Je tiens beaucoup au "ou presque".

Efix a écrit:La question est posée, Roland, pourquoi ne savons-nous pas faire en série, ce genre de couteau


Je ne vais pas me réfugier derrière le méchant sous-traitant qui refuse dévoluer (même si parfois ils mériteraient). Je pense que Thiers est un vieux pays avec une vieille mentalité (contagieuse aussi). Les thiernois ont toujours été attachés à leur métier, mais se sont souvent trompés eux-même aussi. Il suffit d'écouter la vision des autres auvergnats sur les thiernois pour réaliser à quel point il s'agit d'une île au milieu des terres. Nous avons toujours cru faire les meilleurs couteaux du monde, que nos concurrents étaient des sagoins doublés d'imbéciles, que c'éatait évident aux yeux de tous et que les clients entendraient comme par télépathie qu'il était impossible d'acheter ses couteaux ailleurs qu'à Thiers.

Je peux dire à G-Dagger qu'il y a déjà eu de la casse ici (la moitié des boites a coulé en 10 ans) et qu'il y en aura encore.

Les raisons sont multiples mais les principales c'est le manque d'adaptabilité, la reproduction perpétuelle de la methode du bon vieux temps (plein de couteliers ne connaissent que le cran forcé et le cran plat) et un autisme caractérisé depuis et vers les nouveaux médias.

La clientelle n'a pas été renouvelée non plus et on tourne spirale vers le bas.

Ca, c'est pour le constat des causes du déclin.

Que dire après ça si ce n'est que je n'ai pas pour autant perdu mon espoir et ma détermination de faire avancer mes couteaux, ma boite et ma ville.

Croyez moi, on est à un moment charnière qui verra le basculement d'une génération à l'autre et les changements vont être profonds. Je crois à un modèle à la japonaise où une industrie performante s'appuie sur une élite artisanale, je crois que notre savoir fire en a encore dans le ventre et qu'il peut briller très haut sans miser uniquement sur la corde sensible du patrimoine culturel (dont tout le monde profane se tamponne manifestement d'ailleurs).
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Messagepar Efix » 18 Avr 2007 13:12

Et moi, modestement, si je peux vous y aider, ce sera avec le plus grand plaisir, parce que j'y crois aussi !
Je crois qu'il faut savoir être iconoclaste, sans pour autant cracher sur ses ancêtres.
Le salut de Thiers peut venir de pièces rapportées (comme Manu ou Gilles) et également des enfants des anciens "maîtres de forge" (c'est une image). Les Chambriard, les Morel l'ont compris, Léo Sanajust a une usine ultra moderne, capable de réaliser les plus élégants "sommeliers" du monde. Dozorme, Goyon et d'autres, sont des entreprises phares dans le domaine des arts de la table …
D'une façon générale, ceux qui réussissent, aujourd'hui, dans un monde ultra-concurrenciel, sont ceux qui savent se remettre en question, et qui savent s'adapter très vite.
J'aime beaucoup de genre de débat.
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Messagepar olmo » 18 Avr 2007 13:53

oui vraiment cet échange est très enrichissant et comme tu le fais bien remarquer ceux qui s'en sortiront seront ceux-là même qui l'instar des Italiens auront la capacité d'être inventif, réactif et n'auront pas peur de se remettre en question.
Ma paresse ne me laisse aucun temps libre.
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Messagepar Richard IV » 18 Avr 2007 14:01

Je ne suis pas étonné de voir que cette perception de la nécessaire évolution (adaptation?) de l'activité coutelière est partagée.

Il n'y a qu'à voir les couteaux que nous achetons, sur ce forum, pour comprendre que l'argument purement "traditionnel" est une impasse.

Mais il est certain qu'au vu de la concurence mondiale, il va y avoir de la "casse" dans la région...
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Messagepar Efix » 18 Avr 2007 15:09

C'est un peu ce que m'expliquaient plusieurs dirigeants américains, auxquels je demandais pourquoi, chaque année, il y avait une telle profusion de nouveaux modèles. En fait, me répondaient-ils, "nous faisons fabriquer une grande partie en Asie, par ceux-là même qui s'empressent de nous copier, nous sommes donc condamnés à mettre chaque année de nouveaux modèles au catalogue". C'est vrai aussi dans l'industrie. Un de mes anciens fournisseurs (Suisse) en outils de toupie au carbure, me disait qu'ils ne protégeaient pas leurs profils, prenant le risque d'être copiés. En substance, son idée était d'être toujours en avance, d'avoir toujours de nouveaux projets dans les cartons "pendant qu'ils copient nos anciens outils, nous, nous fabriquons ceux de demain". Nous savons tous ce qu'il est advenu du Laguiole, cependant, il y a toujours de la place pour du très beau Laguiole, mais ce ne sont pas les mêmes qui achètent de la drouille pakistanaise et du bel Aubrac ou Forges de laguiole (qui vient d'être rachetés, d'ailleurs). Le problème est que pour la drouille, les pakis seront toujours meilleurs et moins chers.
La démarche de Perceval ou de Fontenille est la plus logique, peu de modèles, mais bien faits, un ou deux nouveaux chaque année, un marché bien verrouillé, peu de chance d'être copiés, parce que même si les chinois pourraient y parvenir, ils n'ont pas les réseaux pour les vendre. Ils n'ont pas de créateurs (pas encore). Sur les catalogues des fabricants chinois, il y a peu de modèles innovants. Par contre, faire fabriquer là-bas, n'est en rien diabolique, ils ont aussi un savoir-faire, et peuvent sortir de beaux produits, que nous ne pourrions pas réaliser à ces prix.
Par contre, je crois qu'il y a encore de la place pour du beau traditionnel. Des couteaux comme le Thiers, le 1515, le Français, sont des nouveaux couteaux, pas révolutionnaires, mais qui justement s'inscrivent dans cette démarche des traditionnels de qualité. Des formes rappelant les traditionnels d'hier, mais avec des techniques adaptées aux goûts de la clientèle de plus en plus exigeante d'aujourd'hui. Et le monde de la coutellerie d'art et high tec, peut venir à la rescousse d'une coutellerie poussiéreuse, avec l'entrée en lice de nouveaux matériaux, comme les bois, les os stabilisés, le titane, les aciers issus de la métallurgie des poudres, etc … Pourquoi seulement le sanvik 12C27, pour la plupart des couteaux des marques françaises ? Le ZDP est cher, certes, l'ats34 aussi, mais nous accepterions de payer le prix, nous, et beaucoup d'autres. Il y a encore certainement beaucoup de choses à faire, et la jeune génération, même à Thiers, l'a bien compris, je crois. Et ceux qui ne l'ont pas compris ? Hé bien, je crois que malheureusement pour eux, ils sont comdamnés, à termes. Mais c'est vrai dans bien d'autres domaines, comme dans la nature "qui n'avance pas recule".
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Messagepar tétocarré » 18 Avr 2007 15:32

j ai un thiers de chez chambriart : branlant (et pas qu un peu).
richard a eu quelques soucis avec son 1515.
…………….
ca fait tout de meme reflechir les amateurs de couteaux "haut de gamme".
d avoir une "demarche" de qualite est une chose, d obtenir un produit de qualite en bout de chaine c est autre chose.
a l epoque ou j ai achete mon petit thiers (en VPC) je n ai pas reagi, en me disant que bon, ca devait etre normal pour ce genre de couteau.…….maintenant, je pense que je decrocherais mon telephone juste apres avoir ouvert la boite en leur disant : vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?
moralite, je n acheterai plus de chambriart.…….
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