Les gougères pour tobob
Alors, la première chose quand on commence la cuisine, c’est de se servir un verre de blanc. Ça peut paraître évident, mais comme tobob ne connaît pas les gougères, je me place dans le cas de la cuisine pour grands débutants.
Ensuite, il faut :
150g de farine
200g de fromage rappé (on écoute pas les gens qui prônent 150g, yzy connaissent rien)
80g de beurre
4 œufs
25cl d’eau
Sel, poivre, noix de muscade
Enfin il faut ça, pour cette recette précisément hein, pas à chaque fois que tu fais la cuisine (oui, je sais que vous savez les autres, c’est pour tobob).
Bon là, sur la photo, j’ai oublié le fromage. Oui. C’était pour voir si Tobob suivait. Ça nous permet de s’attarder sur le fromage. Traditionnellement je crois bien que c’est du comté, et je recommande ça. Mais n’importe quel fromage qui se rappe fait très bien l’affaire. Là j’avais plus de comté, j’ai fait à l’emmental. Je dis « n’importe quel fromage qui se rappe », c’est pasque j’aime mieux quand le fromage est rappé. Ya des recettes ou y mettent des bouts, des cubes, des morceaux comme ça. On peut. Ça fait des bouts qu’on retrouve dans le produit fini, c’est pas mauvais. Mais moi je préfère quand c’est rappé, que ça fait corps avec la pâte. Donc là, comme Tobob débute, on fait comme je dis. Vous changerez des trucs quand vous aurez votre première Dan.
L’idée ensuite, c’est de faire fondre le beurre dans les 25 cl d’eau et dans une casserole. Ah oui, pasqu’y faut une casserole. J’ai oublié de dire ça. J’espère que ça ne va pas tout faire rater. Ça va Tobob, t’as suivi ? Faut une casserole. UNE CASSEROLE ! Oui… OUI ! C’EST CA ! Une…
Quelqu’un peut lui passer une casserole ? Une moyenne. Merci.
Donc, eau et beurre dans la casserole avec une cuillère à café de sel, on porte à ébullition. Quand ça ébullitione, et que tout le beurre est fondu, on retire du feu, et on ajoute toute la farine d’un coup. Paf. Comme ça. Sans crier gare. Et on touille.
J’aime bien ça. Ya plein de recettes ou faut ajouter des trucs petit à petit, en faisant ci et ça entre chaque tour pour que ça fasse pas de grumeaux, ou que ça monte, toussa. Là paf. On retire du feu et on balance un grand bol de farine dans le truc. Et on touille. Voyez que c’est adapté pour les débutants, on est raccord.
On touille donc, et rapidement, ça donne une jolie pâte qui se décolle des bords de la casserole :
Et ça me donne l’occasion de rattraper la connerie de la photo précédente sur laquelle j’avais juste omis l’ingrédient principal de la recette…
Et là vous m’dites : y manque les œufs. Ouai. Bon, déjà, c’est pas charitable, z’auriez pu laisser Tobob parler en premier. Et en plus, ben c’est fait exprès. Et oui. Nananère.
Pasque les œufs, comme dans toutes les préparations de ce genre, si on les balance comme ça, sans réfléchir, dans notre casserole bien chaude, ils prennent un vieux goût d’omelette et y font des bouts blancs et jaune dans tous les coins. C’est nul. Sauf si on veut faire une vielle omelette mélangée à des trucs, mais c’est pas le propos.
Donc, on laisse tiédir la casserole (comme chuis un malin je vous ai déjà fait faire la précédente étape hors du feu, chuis un fennec). Bon, par contre j’ai oublié de vous dire de l’éteindre. Donc si vous avez pas foutu le feu à votre torchon entre-temps, cous éteignez le feu. Même si vous avez foutu le feu à votre torchon d’ailleurs. C’est pas le moment d’aggraver les choses.
Donc, disais-je, avant d’être interrompu par Tobob et ses pulsions pyromanes, on laisse tiédir. Pas longtemps. C’est l’occasion de se prendre une petite gorgée de blanc.
Et là, quand c’est plus trop chaud, on casse les œufs, et on les incorpore, un par un, à la préparation en touillant. Z’avez vu, je vous avais dit qu’il y avait des tas de recettes ou fallait faire les trucs par étape et tout. Je vous avais pas menti.
Bon, là, j’ai testé pour vous, j’ai pas trouvé que ça avait grand intérêt. Vous pouvez les metrre deux par deux.
On touille généreusement. Et là, on se dit qu’on s’est gouré. La pâte prend au départ une texture super bizarre que je ne saurais décrire. Ça fait des espèces de moulons de pâte, mi-feuilles mi-boules, un peu gélatineux, avec du blanc d’œuf liquide par-ci par là, c’est vraiment bizarre. A tous les coups si vous avez jamais fait, vous allez vous dire que vous avez foiré un truc. Ben non. Ça donne un peu ça :
On continue à touiller, jusqu’à ce que ça ne fasse plus ça. Ça ne refera jamais la jolie pâte qui se décolle des bords de tout à l’heure, faut en faire le deuil, mais ça commence à être plus homogène. Quand ça l’est carrément, homogène, comme ça
,on balance le fromage rappé, le poivre et la muscade là bas d’dans, et on retouille. Vigoureusement. Tout dans les bras. C’est con, j’ai pas trouvé de recette adaptée au mollets de cyclistes de Tobob. Là c’est les bras. Bon, c’est souvent les bras quand même la cuisine. Faut aller dans le vin pour avoir besoin de bons mollets.
C’est presque prêt. On fait chauffer le four à 200°C (on écoute pas les gars qui parlent en Fahrenheit, yzy connaissent rien), et on dépose des petites boules de pâtes sur une grille elle même recouverte de papier sulfurisé.
Je crois bien que les gougères « façon la classe », c’est des jolis choux tout petits, tout mignons, tout ronds, bien réguliers. En tout cas j’ai un oncle cuistot qui fait comme ça. A la poche à douille je gage. Moi je préfère les faire plus grosses, moins régulières. Les petites, ça gonfle beaucoup et c’est joli, mais c’est vite plein d’air je trouve. Là, ça fait des trucs plus massifs, plus moelleux de l’intérieur, plus vivants, plus appétissants, plus gourmands, plus vivants quoi. Je trouve. J’aime mieux.
Dons disons qu’on attrape une bonne grosse boule de pâte avec une cuillère à soupe. Attention, pas trop gros quand même, ça gonfle.
Avec la recette là, ya de quoi faire une grosse douzaine de grosses gougères. Et je le prouve.
On enfourne en gros 25’. Faut voir. Fonction du four. Faut pas hésiter à les faire cuir les grosses comme ça, que ce soit quand même cuit dedans. Pour les petites toutes mignonnes faut ptet faire plus gaffe. Faut aussi voir que c’est une bonne idée de les laisser refroidir un moment dans le four éteint à la fin, pour pas qu’elles redescendent et soient toutes aplaties avec le choc thermique (aucune métaphore blaguesque ne sera tolérée).
Et voilà :
Ce qui est bien avec la grosse douzaine de treize pièces, c’est que vous pouvez toujours dire que vous en avez fait douze (ça fait sérieux), et vous en boulotter une à la sortie du four avec le reste du pinard. C’est même recommandé. Moi ce que je fais, par altruisme, pour être sûr que tout est cuit dedans, en général, je prends la plus grosse.
Voilà. Ça va avec tout, tout le temps. Comme vous pouvez voir, ici, j’ai fait un p’tit guacamole avec pis kek radis. Ça va bien se passer.
Ne croyez pas tout ce que vous pensez.
T'facon l'acier c'est pas important du moment que c'est de l'acier. ASR.