Janus a écrit:certe, mais la qualité du TT est pour beaucoup dans la taille du grain, non?
dès qu'on touche à la mystique des aciers, on tourne vite en rond!! DH au s'couuuuuuuuuurs !!
on mélange plein de choses ici :
la question a toujours été, est encore et sera encore longtemps : comment vous servez-vous d'un couteau et pour quoi faire ?
Si on n'a pas de réponses au préalable à ces questions, effectivement on tourne en rond.
En conception, on appelle ça le cahier des charges fonctionnel (CdCF).
En effet, rappelez vous qu'il existe trois types de coupes :
-coupe frappée (ex. : bûche de bois)
-coupe poussée (ex. : gouda)
-coupe sciée (ex. : saucisson)
A chacune de ces coupes correspondent des propriétés d'aciers contradictoires et des géométries de lames différentes.
Un acier souple avec une émouture obtuse conviendra à la coupe frappée.
Un acier très dur avec angle aigu conviendra à la coupe poussée, même si le grain est gros.
Un acier avec des petits grains et des carbures nombreux conviendra à la coupe sciée, même si l'émouture est obtuse.
Malheureusement, les caractéristiques techniques qui font qu'un couteau fera une bonne coupe frappée ne sera pas performant avec une coupe sciée ou poussée ; un couteau pour la coupe poussée glissera sur le matériau en cas d'utilisation en coupe sciée ; un couteau prévu pour la coupe sciée aura toutes les chances de brouter en cas de coupe poussée … etc. …
En métallurgie, conception, mécanique générale, tout est affaire de compromis. C'est dur, mais on survit
.
L'élaboration, la mise en forme et les traitements (thermiques ou mécaniques) des aciers inox sont vraiment très compliqués, au point que toute tentative de vulgarisation semblera très bonne aux métallurgistes mais induira immanquablement en erreur les profanes. Les paramètres sont si nombreux que les professionnels usent d'abaques différents pour chaque nuance d'alliage et chaque étape de fabrication car aucun ensemble de formules, même avec la puissance de l'informatique à la rescousse, ne permet de modéliser correctement tout cela.
Question subsidiaire du cahier des charges : fréquence d'aiguisage, quel environnement d'exploitation : contraintes mécaniques (levier, vibrations, résonnance, batonnage), chimiques (corrosion, atmosphère agressive, eau de mer), thermiques (chaud ou froid) … blablabla.
Faites confiance aux professionnels : un acier utilisé par un pro qui sait ce qu'il peut en faire fera un bien meilleur couteau que si on l'a forcé à utiliser un acier qu'il ne sent pas.
Enfin, moi, ce que j'en dis c'est juste ma façon de penser, on a le droit d'avoir d'autre opinion, d'être un fan du D2 qui est un acier à outils, je le rappelle, prévu à la base pour l'usinage de pièces métalliques à hautes vitesse et température, pas pour usiner des saucissons ou modeler des rillettes …
PS : t'façon, comment être sûr que c'est bien du D2, la lame de votre couteau ? y'a qu'une analyse métallographique qui pourra vous le confirmer, et y sera niqué vot' couteau …