À tout Seigneur tout honneur et en toute modestie, je commence par moi même.
Cela faisait un moment que cela me taraudait. J’avais envie d’un higo avec un manche en vrai bambou et je n’en trouvais nulle part.
Puis, à force de voir les créations des uns et des autres sur ce forum, l’idée a germé de faire mon propre couteau. Je me suis dit qu’il n’y a pas de raisons que je n’y arrive pas non plus puisque je n’avais pas deux mains gauches et que je n’étais pas plus bête que les autres.
J’avais acheté des morceaux de bambous à un chinois sur Ebay, il y a 10 mois dans l’espoir d’en faire un jour quelque chose, c’était le moment de les utiliser et de me fabriquer mon higo.
J’ai découvert à mes dépens que c’est plus facile à dire qu’à faire.
J’ai bien dû abandonner au moins trois fois ou quatre fois découragé, en jurant qu’on ne m’y reprendrait plus à m’embarquer dans un truc pareil. C’est qu’en même temps, j’ai dû apprendre à me servir d’une Dremel, décrypter des tutoriaux ésotériques, me procurer les bons outils, découvrir à quelles tâches précises les différents outils correspondaient, trouver des rondelles, des tiges de laiton aux bons diamètres, apprendre à faire une rainure dans le bois, mater un rivet…
C’est simple, j’ai foiré les deux tiers de mon stock de bambous en d’innommables ratages. (J’ai bien sur commencé avec les plus beaux tronçons
).
Et puis, m’y remettant après des moments d’abandons total, voilà qu’un jour, il y a à peu près deux mois, à ma grande surprise, j’arrive à en sortir un qui me plait.
Tout étonné de cela, après une série d’échecs successifs, je découvris en même temps un nouveau plaisir, celui d’avoir son propre couteau à soi, presque entièrement fait soi-même.
Fébrile, il fallait que je retente l’opération pour voir si ce n’était pas un coup de chance ou le simple faîte du hasard.
J’ai commandé vite quelques higos sur le net et je me suis remis à l’ouvrage.
Je livre le résultat de mes expériences à votre zennitude
Ils sont loin d’êtres parfaits, mais bon ils fonctionnent, la friction est bien réglée, il n’y a pas de jeu, ils sont ergonomiques, légers et à moi ils me plaisent bien ce qui est l'essentiel.
Je les baptise Take No Kami, le « seigneur du bambou »
Celui du haut, finition miel, est le premier que j’ai réussi (amha). C’est une lame de Miyamoto Higonaifu, l’Higozen quoi.
Je l’ai trimballé en voyage pendant 3 semaines et ma foi il a plutôt bien tenu. Au retour j’ai simplement re-serré un peu l’axe en cuivre et j’ai ré-affuté et poli la lame qui s’était ternie entre-temps.
Pivot en cuivre.
Celui du bas est le dernier de la série. J’ai laissé le bambou naturel, simplement débarrassé du vernis d’origine et ciré. C’est le plus solide de tous.
Lame de Miyamoto Higonaifu juste lustrée à la pâte à polir.
Pivot en cuivre.
Celui-ci c’est mon préféré. Je suis super content de la teinte et de la finition du manche. Allez zou, direct dans ma poche !
Lame de Miyamoto Higonaifu.
Pivot en cuivre.
Celui du bas c’est le grand frère avec la même finition juste un ton plus sombre mais avec une lame de Motosuke Nagao polie par mes soins et un peu plus grande que les modèles ordinaires (j’ai remarqué qu’aucune n’avait exactement la même taille).
Pivot en laiton.
Et en voici deux sombres munis chacun d’une lame de Motosuke Nagao simplement lustrée à la pâte à polir.
Pivots en laiton.
Celui du bas est réservé par mon fiston.
De jolis petits sabres miniatures…
À vous maintenant…