Quant à moi, j' ai toujours vu mon père et mes grand-pères avec un (et un seul, eux …
) couteau dans leur poche et, gamin, je mangeais avec un pauvre couteau de table, du genre de celui à Leeroy sur son blog. Alors j' ai eu le temps de ruminer ma frustration quelques années.
Et puis à 13-14 ans, mon père m' a offert un Coursolle à manche en laiton, acheté sur le marché près de chez moi, pour partir en camp 2 semaines dans le bordelais. Il coupait si bien que j' ai failli m' amputer plusieurs fois
: je l' avais surnommé Durandal, et tous les autres garçons lorgnaient dessus. J' avais l' impression que l' on m' avait accordé une plus grande marque de confiance qu' aux autres. Et puis je l' ai perdu, forcément, et j' ai du attendre ma 1ère paye pour m' offrir mon premier beau couteau: un Al MAR pliant Eagle micarta vert (le même que celui sur la pub avec les 2 SERE pliant et fixe des magazines d' armes et de la Gazette des Couteaux dans les années 90). Du coup, on devient exigeant sur la qualité: il était tellement bien ajusté qu' on ne voyait pas la jonction ressort-lame !
Alors comme je n' osais pas l' utiliser, j' ai pris un Endura serrated pour le boulot et l' armée.
Et comme je n' allais pas sortir un Spyderco pour manger, j' ai acheté un Laguiole en 440C pour la table.
Chaque fois qu' on partait en vacances , j' en ramenais un nouveau: Nontron, Opinels, Thiers et autres laguioles.
Et depuis, je me retranche derrière la mauvaise excuse que ça me rappelle mon père et mon grand-père, mais en fait je me sens attiré par cet objet familier parce que, comme l'arme, et depuis toujours, le couteau est l' apanage de l' homme libre.
C' est pour ça qu' on n' a jamais assez de couteaux: on n' est jamais assez libre …
Y' a pas de couteau parfait … c' est pour ça que j' en ai autant, et que j' en aurai encore d' autres !
Le prix s' oublie, mais la qualité reste !