Patrick86 a écrit:Je n'utilise que des huiles minérales blanches, principalement de l'huile de paraffine, mais d'autres préféreront d'autres huiles, chacun à ses préférences et je ne prétends pas détenir LA vérité, car nous avons chacun la notre
Et puis l'utilisation d'huiles n'est pas une règle générale, pour moi c'est inutile sur les bois de très grande densité (+ de 1) puisqu'elles ne pénètrent pas la matière, et dans des bois de moins de 0,4 autant huiler une éponge, ça ne tient pas
Mais plus que l'utilisation d'huile j'utilise des vernis de ma composition, héritage de ma formation d'ébénisterie sans doute et des échanges avec un de les frères, luthier
Pour les bois durs ( buis en autres) je pense que le but de l'huile de lin est plus de créer une imprégnation sur une épaisseur limitée et un glacis en surface plutôt qu'un traitement en grande profondeur.
Eric Plazen, par exemple, laissait tremper très longtemps ses manches en bois durs dans son mélange 50/50 huile de lin exposée au soleil/térébenthine puis faisait plusieurs sessions en frottant ces manches avec de la paille de fer très fine imbibée du même mélange.
C'est vrai qu'en utilisation intensive et conditions assez dures ce glacis de surface fini par disparaître en partie, mais peut être il rénové facilement en utilisant les même méthodes
Mais lui semblait plus considérer ses créations comme des outils destinés à être utilisé régulièrement que comme des œuvres d'art sur lesquels la préservation de la beauté initiale du bois devait être conservée.
Les fabricants de puukko scandinaves qui utilisent pour la plupart des huile siccatives doivent avoir le même type de raisonnement.
Concernant la majorités des vernis, je leur trouve beaucoup d'inconvénients:
- tendance à craqueler, se décoller à certain endroits, se rayer, se ternir, devenir opaque, ou se prendre une couleur plus foncée
Et là l'aspect esthétique n'y gagne pas vraiment.
Puis le boulot important pour décaper les restes de vernis (chimiquement ou mécaniquement) avant de retraiter la surface pour lui redonner un aspect correct me semble assez rédhibitoire.
Attention, je reconnaît, par exemple, que le résultat d'un vernis traditionnel au tampon bien réalisé par un bon ébéniste donne un très beau rendu sur une surface ainsi traitée.
Mais le manche d'un couteau, surtout en utilisation type chasse ou plein air me semble soumis à des contraintes (chimique ou mécanique) bien plus extrêmes que celles que subissent normalement de beaux meubles bénéficiant de ce traitement.
Il me semble d'ailleurs qu'un de nos couteliers reconnus pour la qualité de sa production (Mathieu Herrero qui est luthier de formation si je ne m'abuse) n'utilisent pas vraiment ce type de vernis sur les plaquettes en bois de ces couteaux d'art pourtant plutôt conçu pour des utilisations raisonnable.
Il faudrait peu être lui demander pourquoi?
Mais bon tout cela n'est que mon ressenti d'amateur de couteau et petit bricoleur n'ayant jamais été professionnel dans le domaine du bois.