Un petit partage musico-poétique, de "Geraud Bastar et Lux Bas- Fonds", un morceau mythique pour les forgerons...
METAFORGE
J'irai jusqu'au bout de ma forge intérieure
Sans marteler ma main du marteau de l'orgueil
Trouver la volonté d'ignorer les paresses
Ces excuses à deux balles
qui de la liberté sont lobotomisées
Et je tordrais le fer à cette carapace
de tendresse écorchée
Révoltante tendresse, pour devenir art mûr
Mais rester le marteau qui forge ses silences
A coups de masses hurlantes
et de fusions bâtardes
Je forgerais l'art mûr de l'imagination
Celle enfouie au fond des images de l'enfance
Je forgerais l'art mûr, la fusion de mes sens
et de mon inconscience
Au moins m'en rapprocher,
m'en rapprocher seulement
Pour que les temps passé à cogner sur l'enclume
Les rende assez étanches pour servir de cerceuil
Car j'ai enfin pigé que ce parcours de fond
a beau être une course
Le jour de l'arrivée, c'est une mise en bière
et n'a rien de macabre
Entre mes fidèles déraisons et ma conscience humaine
La balance m'emmerde
De jour en jour elle pige, mais putain que c'est long
De l'usiner l'outil, d'imaginer la forme
Qui protège les autres sans protéger de soi
Et pourquoi forgeron et pas souffleur de vers ?…
pourquoi ?!
Parce que mes vers moi, je ne les souffle pas
Je les martèle, je les usine
Oui j'ai besoin de souffle et je ne manque pas d'air
Mais pour chauffer la braise, attiser le foyer
De mes libres pensées de révolutionnaire
J'ai besoin de la flamme, besoin de me brûler,
de sentir la douleur
De voir les cicatrices, qu'elles deviennent cyclopes
de ma forge intérieure
qu elles viennent me rappeler, comme autant de sirènes
que putain cet art mûr n'est jamais terminé
Je ne suis pas maso,
pour ub monstre comme moi ceci n'est pas violence
Je suis une métaphore, je suis une métaforge,
à chacun son métier
Je suis de cet acier que seuls peuvent recuire
ceux qui aiment vraiment
et par sens de l'âme ont tout droit de me tordre,
ils font de moi un homme !
C'est si peu en échange de donner de la plume
Pour un plieur de fer, un ami de l'enclume
De m'en servir d'arme pour devenir art mûr
Et je me fous de savoir si c'est pris pour de l'art
ou de l'artisanat
Ou un trop plein d'égo, pourvu que nom de dieu
oh putain nom de dieu
Il donne à quelques cœurs le besoin de rêver,
le besoin d'âmes sœurs
( Géraud Costet/Géraud Costet )