Dimanche matin , alors que j'allais chercher du pain frais pour le petit déj de ma chère et tendre , je me casse le nez sur un petit vide grenier de campagne . Au milieu des gaines culottes et des 45 tours de Frédérique François , j'aperçois , étalés par terre sur une vieille bâche , un lot d'outils anciens . Attiré par un lot de vieille lime de maréchal ferrant , je m'approche et entame la négociation .
Et c'est là que je l'aperçois . Une petite hache ou plutôt un gros bloc de rouille , le tranchant bleui par un récent aiguisage à la meuleuse d'angle et portant encore des traces de cailloux et de clous rencontré par hasard . Mais sous la rouille on pouvais encore reconnaître la facture de l'outil ancien , en lieu et place des habituelles traces des moulage on pouvait distinguer les traces des coups de marteau qui l'avaient façonnée. Alors j'ai eu pitié …
Je suis rentré à la maison en emportant mon trésor ( et en oubliant le pain


Et c'est parti pour quelques heures de forge tout d'abord . En effet , les mauvais traitements avez rendu une reprise superficielle du tranchant impossible , de plus je voulais affiner la lame et donner à la ligne un petit coup de jeune .
Forge donc , étirer , refouler , corriger la forme de l'oeillet , taper encore et encore , puis meuleuse , disqueuse et backstand . Les traitements thermiques maintenant , à l'aveugle bien sûr , comme je ne connaissais pas la nature de l'acier . Teste de dureté puis aiguisage , polissage et emmanchage.
Au final , beaucoup d'heures de travail et encore plus de plaisir .
Alors d'accord , le petit marteau façon tomahawk ne s'imposait pas , pas plus que le poli miroir ou que la ligne assez moderne de l'ensemble , mais au fond je m'en fout un peu , je me dit qu'elle vas trouver entre mes mains une seconde vie , connaitre de nouvelles sortie champêtres et des barbecues sauvages et biens arrosés entre copains avant peut-être un jour dans quelques dizaines d'années d'être prise en pitié par quelqu'un qui lui donnera une énième jeunesse.



