par Alain VALETTE » 27 Jan 2008 15:39
et voila la suite et fin de cette aventure réservé aux courageux participants des semaines 1 et 2.
je vous laisse a vos recherches rendez vous le 7 fevrier pour connaitre les gagnants et le 8 pour les réponses.…
bon jeu
début du texte pour ceux qui veulent tout lire page 1 de ce post
suite page 6 et fin ci apres.…
La reconnaissance
L’histoire et les inventions de mon Maître étaient arrivées aux oreilles de notre bon Roi Louis XV. Celui-ci décida de rencontrer et de récompenser son fidèle sujet méritant….
Le 24 septembre 1769, tout était prêt pour la cérémonie.
Pendant des semaines entières, mon maître avait travaillé à son projet, passant de nombreuses nuits à la lueur de bougies vacillantes à ajuster et à monter son ouvrage…. uniquement fait d’acier …….. la plus grande pièce d’acier poli faite à ce jour fut présentée et offerte au Roi lors de cette cérémonie.
A la fin de celle-ci, couvert d’éloges par la Cour, mon Maître fut nommé par le Roi en personne « Coutelier du Château » ultime niveau de reconnaissance dans la corporation des couteliers… que de chemin parcouru, que de travail accompli….j’étais fier d’être son compagnon.
….. C’est avec nostalgie que je me rappelais notre première rencontre…c’était en 1753….Il se murmurait dans la corporation des couteliers qu’un véritable artiste allait passer Maître. Traînant de forge en forge, du haut de mes douze ans je m’étais rapproché de l’homme, surveillant ses gestes précis, puissants et légers à la foi, je l’observais sans relâche, osant penser :….. un jour, je serais son apprenti ! ….
Son chef d’œuvre était remarquable, si original si beau, que la maîtrise du corps des couteliers lui attribua en sus de sa maîtrise une marque : le poinçon :
La représentation symbolique de son chef-d’œuvre….
Il m’avait remarqué et quelques mois plus tard je devenais son apprenti. 14 heures de forge par jours lient les hommes qui travaillent ensemble… l’étude et la fabrique des instruments de chirurgie prenait tout notre temps mais il trouvait celui nécessaire à imaginer le futur, il avait ce petit plus, cette étincelle qui pousse l’artisan vers le génie, la création et le progrès.
En 1762, il inventa un instrument sécurisé d’usage quotidien si performant qu’il fut copié par de nombreux confrères….
En 1770 pour « confirmer » son invention aux yeux du monde, il écrivit et publia un opuscule, simple clair et précis sur l’usage de cet instrument …. Il venait de franchir une nouvelle étape… il était devenu écrivain.
Les années qui suivirent jusqu’à la fin de sa vie furent dédiées à l’écriture, grâce à ses années d’expérience, il fut le tout premier à rédiger l’ouvrage le plus précis sur son art, avec détails minutieux et clarté, condensé exhaustif de tout ce qui était connu à cette époque et aux époques antérieures…véritable vade-mecum de la profession, 3 ans de labeur sans relâche.
Il fut imprimé dans un magnifique format, le « in folio ». Le premier exemplaire parut en 1771…..les tomes deux et trois en 1772…….
Ça devient plus facile au fur et à mesure que l’histoire se déroule…vous ne trouvez pas ? Aussi, dans l’hypothèse ou vous êtes sur la bonne voie, voici quelques questions supplémentaires….avant la dernière ligne droite.
1. Quel est l’objet présenté au roi louis XV?
2. Quel instrument inventa-t-il en 1762 ?
3. Que représente ce poinçon ?
4. Quel sont les titres de ces ouvrages tome 1 , 2 et 3?
Le retour à la réalité
BBbzzzzzzzzzzzz ! BBbzzzzzzzzzzzz ! BBbzzzzzzzzzzzz ! …….
Des vibrations agaçantes sur la cuisse gauche me firent sursauter… au cadran de mon téléphone portable il était noté 2 heures et non 14 heures ……. Je n’avais pas vu passer le temps !!! Zut, Je m’étais trompé dans la programmation…et m’étais endormi dans un coin de la bibliothèque après de nombreuses heures de lecture….
Cette histoire n’était donc qu’un rêve…..mais un rêve réaliste !
Tout était calme, la bibliothèque s’était vidée… une étrange impression m’envahissait, bizarre sensation comme si le temps et mon souffle s’était arrêté !!!!
Machinalement je plongeais ma main dans la poche pour sentir mon surin et me rassurer un peu…. rangé dans une housse de cuir noir, c’était un pliant moderne artisanal, en acier damas et cotes en titane anodisé, un modèle sobre et efficace, une seule lame était tout ce dont j’avais besoin.
Simple dans son design mais luxueux dans sa fabrication, une gravure ornait son manche taillé dans une dent d’hippopotame, facile a trouver dans le pays de son créateur, le système de déblocage latéral était commandé par une bille insérée dans la mitre en titane. Tout était fabriqué avec la précision propre au métier d’origine de son créateur : dentiste.
Je l’avais découvert dans une excellente coutellerie un peu perdue au fond d’une ruelle de cette grande ville universitaire du midi, grâce aux conseils avisés de son propriétaire, grand amateur de couteaux d’artisans, nous avions passé des heures a débattre des couteaux et des couteliers …sur la banque de sa boutique un livre d’or ouvert, couvert d’éloges a son encontre … Dans ces vitrines les lames semblaient danser !!!….
Reprenant lentement mon souffle, mon regard parcourrait les tables vides, un superbe clair de lune inondait la salle de lecture d’une lumière bleuâtre…. Je profitais de ces instants privilégiés pour terminer la lecture de cet ouvrage magistral , rare exemplaire encore en état après 230 années de manipulations, de révolutions et de guerres , bien que plus proche d’une encyclopédie que d’un roman ce livre valait le détour ; il sentait bon le cuir ancien et le papier, son format « in folio » était tout aussi magistral que son auteur … cet ouvrage n’avait pas dû fréquenter les ateliers noirs et poussiéreux mais plutôt les grands salons des curieux de l’époque….Le texte bien qu’en français n’était pas facile à lire …. il était d’une précision technique diabolique, agrémenté de planches du plus bel effet gravées et signées….. Toute la panoplie de couteaux, ciseaux et accessoires, des instruments chirurgicaux, était dessinée la plupart en taille réelle et décrite avec tous les détails pour que tous couteliers réussissent leurs fabrications.
Il était sans pareil.
Le soleil pointait ses rayons, les bruits envahissaient la grande salle, les employés arrivaient, suivis des étudiants et des curieux, caché dans un recoin, je me fondais discrètement dans la masse…. Après lui avoir rendu l’ouvrage, le bibliothécaire, qui n’avait pas remarqué mon aventure, alla le replacer sur les étagères du fond ancien.
Je retournais à mon atelier la tête pleine de phrases, de mots, de savoirs, d’images qu’il me fallait à mon tour transmettre….
Un artisan de cette envergure, véritable génie du Siècle des Lumières ne doit pas tomber dans l’oubli et l’indifférence …..
Les génies ne s’oublient pas, les génies ne s’éteignent pas……..
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5. Quel est le nom de ce génie, artisan coutelier , artiste, écrivain du XVIIIème?
6. Quel est le nom du créateur de ce pliant artisanal contemporain ?
7. vous avez reconnu cette coutellerie ….. quel est le nom de son propriétaire ?
8. quelle est la particularité calligraphique d’imprimerie des livres du XVIIIème siècle qui en rend la lecture assez peu pratique. Si vous ouvrez les pages d’un livre de cette époque, vous n’aurez pas de difficulté à répondre…
a bientot et merci d'avoir participé… Alain VALETTE Janvier 2008