J'avais envie d'essayer d'écrire quelques lignes sur le travail de Bryan Raquin aka Cassca.
Bien que l’écriture et moi ne font pas bon ménage, j'avais fait il y a quelques temps maintenant, des revus sur mes couteaux de Monsieur Gaillard et ceux de David Breniere. J'avais bien apprécié cet exercice et du coup je me relance. Je vous préviens je ne suis pas un « steal geek », je vais juste vous faire part de mon ressenti.
J'ai envie de parler des couteaux de Cassca, car il a une production qui me parle beaucoup.
Je suis particulièrement fan de ces petites lames en plate semelle aplatie et de ces divers couteaux de cuisine.
Ce qui me fascine sont ses lignes, que je trouve à la fois particulièrement épurées et en même temps diablement réfléchies. Il n'y a pas de chichis, de fioritures.
Comme dans les finitions, elles sont d'un très bon niveau, tout en restant brut. C'est comme si on sentait chaque geste de l'artisan. On ressent que chaque couteau est unique. Du coup on apprécie chaque détaille, chaque facette du manche, chaque nuance dans les bois ou Micarta choisis, le choix d'avoir mis un rivet cuivré et l'autre argenté, etc. Il y' a un côté très brut mais en même temps extrêmement délicat et réfléchis.
Chaque intervention à été réduite au minium, ce qui est pour moi un grande qualité. On ressent cette inspiration japonaise avec un design épuré et délicat mais en même temps la force d'un whisky de l’île de Islay.
On retrouve tout cela également dans les magnifiques Sandwich que produit Bryan : cette partie brut de forge qu'il laisse souvent apparaître sur le haut de ses lames, puis cette soudure où on voit la partie interne du sandwich se dévoiler. A chaque coupe les lames se patinent différemment, le Sandwich révèle certains endroits plus que d'autre. Cela donne un côté encore plus sombre au couteau.
Sans parler de la puissance de coupes. C'est complètement dingue, je pense que l'on est au-dessus du sabre laser.
L’ergonomie est également très bien pensée. Que ce soit dans la forme du manche, qui sur les trois couteaux que je possède est parfaite ou dans la forme des lames. Si je prends mon couteau de cuisine, le manche me permet une multitude de prises en main de part sa taille et son 'ventre'. Quand à la lame, plus fine et légèrement relevée sur la pointe, mais un peu plus épaisse au talon me donne une grande possibilité de coupe. J’utilise ces lames pratiquement tous les jours, pour cuisiner pour m'amuser sur un bout de bois ou pour casser la croûte, ils s'en sortent parfaitement bien.
Ils ont également un fort potentiel de séduction, la plus part des gens qui les ont vus, les ont directement trouvés beaux. Je crois que l'on sent que ce sont de très bons outils.
Pour moi ces lames dégagent une force, une histoire, ce sont de très beaux objets. Ils me donnent envie de cuisiner, de tailler n'importe quoi. Le plus petit des trois est souvent dans ma poche, j'adore que sa lame soit bien plus courte que le manche et également que le bois du manche ne sois pas un bois luxueux.
Je me permets également de parler du prix de ces lames. J'ai payé, si mes souvenirs sont bons, moins de 100 € pour le petit, environ 160 € pour le moyen et 260 € pour le cuisine. Prix que je trouve parfaits. C'est en même temps une certaine somme mais dérisoire pour le travail fourni et la qualité. Je pense que l'on peut difficilement faire mieux.
Il y a certainement encore énormément de choses à dire sur le travail de Bryan mais je vais m’arrêter là.
Je ne l'ai jamais rencontré, mais il me semble percevoir un mec qui lit beaucoup, fouille sur le net, s'intéresse à différentes cultures, sphères et tout ceci se ressent dans ses couteaux.