D'abord il faut savoir ce qu'on entend par "camp-knife": pour moi j'aurai toujours deux couteaux dans les bois (ne relançons pas le débat sur les hachettes, restons-en aux couteaux), un grand, un chopper donc, uniquement destiné à faire du bois, pour le feu, ou pour construire un abri, et un plus petit, pour le "bricolage": les piquets du tarp à tailler, les ficelles et cordelettes à couper, la bouffe, tailler des bidules le soir au coin du feu).
- D'abord, deux fixes: c'est une habitude que j'ai prise, on peut très bien remplacer le petit fixe par un bon pliant costaud. Pour moi il y a peu d'intérêts: quasiment pas de risque de perdre le fixe si l'étui est bien fichu, alors que le pliant au fond de la poche, moi je les perds plus facilement, et pas de question de "low-profile", dans les bois on ne se cache pas
- Le chopper: ce n'est pas évident à arriver à déterminer quel camp convient le mieux. La longueur est importante, fondamentale même. 30 cm pour moi, c'est trop petit pour un bon chopper, 35 c'est top, 40 c'est trop grand, et surtout en général bien trop lourd (comme les battle mistress de Busse, vraiment crevants à manier au bout d'une heure). On peut choisir de ce limiter à 30 cm mais on fera le boulot moins vite qu'avec 35, moins bien aussi. ON aura plus de polyvalence, mais pour moi la question ne se pose pas parce que j'emmène toujours un deuxième couteau plus petit. Un seul couteau à la Bear Grillé, je trouve ça absurde, on ne peut certainement pas faire du bois, du vrai avec un couteau de 25 cm.
Il faut et ça parait évident une poignée confortable, et qui le reste quand on prend le couteau très en arrière, pour donner plus de bras de levier, et donc de vitesse et de force à la lame. Ça ce n'est vraiment pas évident à concevoir. Par exemple je trouve super le pommeau bu Busse NMSFNO, alors que celui du Bushwacker Mistress fait mal au creux de la main. Ce n'est vraiment pas facile à faire, il faut d'abord dessiner, mais surtout tester, longtemps.
Pas super confortable en prise reculée (Bushwacker Mistress):
Bien mieux, le NMSFNO:
Un camp d'un peu plus de 30 cm, magnifique d'efficacité et d'ergonomie, de PHM.
Un Bowie? Pourquoi pas, ça a été utilisé pendant deux cents ans, ça l'est encore aujourd'hui, la garde protège efficacement les doigts contre les coups sur le bois:
La construction du couteau est importante. Tout le monde ne jure que par la plate semelle en matière de bushcraft. Bof bof.… Si on veut planter son couteau dans un tronc et s'en servir comme d'un marchepied, la plate semelle, c'est clair, c'est mieux. Mais ça transmet aussi tous les chocs, et si la poignée n'est pas bien faite, ben au bout d'une heure c'est intenable. Un montage sur soie est largement assez solide s'il est bien fait, les couteaux de Samuel Lurquin en sont une preuve évidente. La solidité ne tient pas qu'à la résistance structurelle, mais aussi à la capacité à absorber les chocs. Ed De Paaw par exemple fait tous ses camps montés sur soie, avec une poignée en caoutchouc ultra confortable.
Autre chose: une plate semelle ça casse aussi. Mais sérieusement, s'il s'agit seulement de couper, et pas de faire volontairement levier de manière importante une bonne soie suffit largement, et sera plus confortable.
Le choix des matériaux est important: la fibre de carbone par exemple, ben c'est pas top pour des plaquettes sur un camp en plate semelle. Ça transmet absolument tous les chocs. Pour moi le micarta et le bois sont les deux matériaux de prédilection (je n'ai rien en caoutchouc).
Trop court, trop épais, une plate semelle qui transmet toute l'onde de choc jusqu'à l'épaule, le Busse ASH1 Combat Grade:
Un montage sur soie indestructible, de Samuel Lurquin:
- le petit couteau à tout faire: bon là chacun fait ce qu'il veut. Quand même j'ai quelques préférences. Aujourd'hui je prends plutôt des petits couteaux, 25 cm grand max, et surtout des aciers carbone, dont je trouve le pouvoir de coupe supérieur, et l'entretien facile (c'est moins imporatnt pour le chopper). Un Plazen par exemple fait l'affaire.
Fin de l'histoire pour le moment: ya des gars à la porte qui attendent que je les soigne. Bon sang si on peut même plus bosser tranquille...